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Solar Impulse pourrait décoller dans la nuit de mardi à mercredi

Solar Impulse 2 au-dessus de la pyramide de Khéphren le 13 juillet dernier (archives). KEYSTONE/EPA GLOBAL NEWSROOM/SOLAR IMPULSE 2/JEAN REVILLARD sda-ats

(Keystone-ATS) Solar Impulse 2 pourrait décoller dans la nuit de mardi à mercredi du Caire pour entamer la dernière étape de son tour du monde, une longue ligne droite au-dessus du désert saoudien. Elle ramènera l’avion solaire à son point de départ, Abou Dhabi.

Le départ prévu samedi dernier avait été annulé en raison de conditions météo défavorables et de problèmes d’estomac du pilote Bertrand Piccard. Or celui-ci est en bonne voie de rétablissement et il devrait être opérationnel mardi, a indiqué lundi à l’ats Alexandra Gindroz, porte-parole de l’organisation.

Arrivé le 13 juillet à l’aéroport du Caire, Solar Impulse 2 entamera ainsi la dix-septième et ultime étape de son périple vers les Emirats arabes unis, d’où il était parti le 9 mars 2015. Après avoir quitté l’espace aérien égyptien, il survolera le désert saoudien à haute altitude – environ 9000 mètres – afin d’éviter les turbulences et les thermiques en cette saison qui est la plus chaude de l’année.

Le vol durera entre 48 et 72 heures, par une température de l’ordre de 25 degrés dans la cabine, a précisé Mme Gindroz. Il sera donc éprouvant physiquement pour le pilote.

Traversée historique

L’avion solaire avait réussi le 23 juin une traversée historique de l’Atlantique, une première pour un tel engin. Parti de New York, il avait rallié Séville au terme d’un vol de plus de trois jours. il avait ensuite quitté l’Espagne le 11 juillet pour rejoindre l’Egypte, au terme d’un nouveau périple de 3745 kilomètres, effectué en un peu plus de 48 heures.

Solar Impulse a jusqu’ici fait escale à Mascate (Oman), Ahmedabad et Varanasi (Inde), Mandalay (Birmanie), Chongqing et Nanjing (Chine), puis Nagoya (Japon) et Hawaï (Etats-Unis).

Il avait fait une escale technique imprévue de plusieurs mois dans ce dernier endroit, avant d’atteindre et de traverser l’Amérique du Nord. Il s’est arrêté à San Francisco, Phoenix, Tulsa, Dayton, Lehigh Valley et New York, avant de traverser l’Atlantique pour atterrir à Séville (Espagne).

Cabine non pressurisée

Pesant seulement 1,5 tonne, mais aussi large qu’un Boeing 747, l’aéroplane vole à une vitesse moyenne de 50 km/h grâce à des batteries. Celles-ci emmagasinent l’énergie solaire captée par quelque 17’000 cellules photovoltaïques installées sur ses ailes.

Sa cabine, équipée de bouteilles d’oxygène pour permettre aux pilotes de respirer, n’est pas pressurisée. Le cockpit est toutefois recouvert d’une mousse isolante pour atténuer les températures extrêmes en vol, entre +40 et -40 degrés Celsius.

Le Suisse Bertrand Piccard, 58 ans, a alterné le pilotage, pendant ce tour du monde, avec son compatriote André Borschberg, 63 ans. Ce dernier avait piloté l’appareil pour son plus long voyage entre Nagoya (Japon) et l’archipel d’Hawaï dans le Pacifique: 6437 km en 5 jours et 5 nuits.

Les internautes peuvent suivre en direct le périple grâce à des caméras installées dans la cabine, sur la queue et sous les ailes de l’appareil.

Avions électriques commerciaux

L’avion construit en Suisse avait été transporté à Abou Dhabi en janvier 2015 par avion cargo. Le périple devait au départ durer 5 mois, de mars à août 2015. Mais les aléas de la météo ont conduit à de nombreux retards entre les étapes.

Le projet de SI2 est de promouvoir les énergies renouvelables. Bertrand Piccard se dit convaincu que des avions électriques pourront fonctionner d’ici à dix ans pour des vols commerciaux avec des batteries rechargeables sur le secteur. Il avait toutefois reconnu qu’une telle hypothèse était impensable pour des avions de passagers.

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