Des perspectives suisses en 10 langues

Une fondation pour favoriser la coexistence

Le biologiste jurassien Jean-Marc Landry, spécialiste du loup et de la protection des troupeaux, a présenté samedi au public à Montrichet (VD) la fondation qui porte son nom et dont l'objectif est de parvenir à une coexistence apaisée entre grands prédateurs et pastoralisme (image symbolique). KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE sda-ats

(Keystone-ATS) Le biologiste jurassien Jean-Marc Landry, spécialiste du loup et de la protection des troupeaux, a lancé sa propre fondation. Son objectif: faire cohabiter de manière durable et sereine le pastoralisme et les grands prédateurs.

Etabli en Valais depuis 18 ans, le biologiste a, dès les premières apparitions de loups, proposé des solutions de protection aux éleveurs. Sa fondation, présentée au public samedi à Montricher (VD) et basée à Sion, veut ouvrir ce qu’elle considère comme une troisième voie entre la protection du loup et celle des troupeaux: la cohabitation.

La fondation ambitionne de devenir un acteur majeur permettant de conserver activités humaines et présence des prédateurs sur les mêmes territoires, où qu’ils se situent sur le globe. “Des solutions existent, mais les mettre en place est un véritable défi”, communique la fondation.

Compagnons d’infortune

Loups et moutons ne sont pas ennemis, bien au contraire, ils sont plutôt “tristes compagnons d’infortune”, estime la fondation. Si l’élevage se porte mal, la cause n’est pas le loup, même sil en est devenu le bouc émissaire.

Le pastoralisme est aussi en voie de disparition. Comme le loup, il est une victime des temps modernes, explique Jean-Marc Landry dans une interview accordée au Nouvelliste.

Le biologiste dit comprendre le découragement des éleveurs. Les premières dispositions n’ont pas toujours donné satisfaction. Il admet que certains alpages devront être abandonnés, mais précise que la diminution du nombre d’ovins et de bovins dans les alpages est déjà une réalité, sans que le loup n’y soit pour quelque chose.

Toujours plus proche de l’homme

Les chiens ou les parcs ne sont pas toujours aussi efficaces que souhaité. La fondation travaille sur de nouvelles solutions comme un système de bandes plastiques fixées à un fil électrique qui rendent le loup méfiant ou un collier répulsif au cou des moutons. Le tir d’effarouchement est aussi un outil.

La cohabitation avec le loup ne concerne pas que les troupeaux. L’homme est également concerné. Jean-Marc Landry ne pense pas que le loup, seul ou en meute, soit dangereux pour l’homme. “Mais la question ne doit pas être taboue”.

En Espagne ou en Italie, il arrive fréquemment que des loups traversent des villages. “Il faut se préparer à une possible proximité, voir dans quelle mesure la société accepte cette éventualité”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision