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La justice valide le démantèlement de la “jungle” de Calais

Bernard Cazeneuve avait demandé début septembre aux préfets de trouver 9000 places, un chiffre correspondant à l'estimation des associations, mais jugé surévalué par les autorités (archives) KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS sda-ats

(Keystone-ATS) Le tribunal administratif de Lille a rejeté mardi la demande d’interdiction du démantèlement du camp de migrants de la “jungle”, à Calais. Cette requête avait été formulée par onze associations en référé-liberté, alors que l’opération est une question de jours.

La décision des juges “conforte le gouvernement dans sa démarche humanitaire et sa détermination à engager le démantèlement du campement de la Lande dans les meilleurs délais et avant la période hivernale”, ont réagi les ministres de l’Intérieur et du Logement, Bernard Cazeneuve et Emmanuelle Cosse.

“C’est maintenant une question de jours (…) Nous arrivons au moment où nous allons engager cette opération”, a précisé Bernard Cazeneuve à l’Assemblée nationale.

Déplorant ne pas avoir été entendues par la justice, les associations se déclarent “particulièrement inquiètes” de la situation des mineurs isolés étrangers “pour lesquels aucune solution crédible n’a pu nous être présentée”.

Elles appellent les autorités à veiller à ce que des solutions soient trouvées avant toute évacuation et “resteront attentives à ce qu’aucune opération précipitée et mal préparée ne soit organisée”.

9000 places exigées

Dans son ordonnance, le tribunal relève que le principe du démantèlement “ne méconnaît pas celui de prohibition des traitements inhumains et dégradants”, comme le soutenaient les associations.

“Il vise, au contraire, notamment, à faire cesser de tels traitements, auxquels sont aujourd’hui soumis les migrants qui vivent sur ce site, dans des conditions de précarité et d’insécurité dénoncées par tous”, ajoute-t-il.

Concernant les mineurs isolés, le tribunal relève que “ceux qui souhaitent aller au Royaume-Uni seront pris en charge, le temps que leur demande soit examinée par les autorités britanniques – qui se sont engagées en ce sens – dans le centre d’accueil provisoire (CAP) situé sur la site de la Lande”.

Les autres seront logés dans des centres dédiés, le temps que leur prise en charge soit assurée par les départements, ajoute-t-il. Environ un millier de mineurs isolés sont présents sur le camp, et environ la moitié d’entre eux aurait de la famille au Royaume-Uni.

Bernard Cazeneuve avait demandé début septembre aux préfets de trouver 9000 places, un chiffre correspondant à l’estimation des associations, mais jugé surévalué par les autorités.

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