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La pollution de l’air tue encore trop souvent en Europe

En 2014, environ 85% des citadins d'Europe étaient encore exposés à des niveaux de pollution atmosphérique jugés nocifs par l'Organisation mondiale de la santé (ville de Milan, archives). KEYSTONE/AP/LUCA BRUNO sda-ats

(Keystone-ATS) La qualité de l’air s’est améliorée en Europe, révèle mercredi un rapport. Mais le processus est trop lent pour éviter les conséquences inacceptables de la pollution sur la santé humaine. En 2013, la pollution de l’air a causé 467’000 décès prématurés dans 41 pays.

Le nouveau rapport de l’Agence européenne de l’Environnement (AEE) analyse la qualité de l’air en Europe de 2000 à 2014. Les données de plus de 400 stations de surveillance réparties partout en Europe y sont exploitées.

Conclusion: en 2014, environ 85% de la population urbaine était exposée à des niveaux de particules fines (des poussières microscopiques principalement générées par la combustion de carburants fossiles) jugés nocifs par l’Organisation mondiale de la santé. Cette proportion était de 87% en 2013.

De manière plus optimiste, l’Agence a noté une baisse des niveaux de particules de moins de 10 microns dans les trois quarts des stations de surveillance entre 2000 et 2014. Celles de moins de 2,5 microns ont diminué dans toutes les stations entre 2006 et 2014.

Transports routiers pointé du doigt

Mais si le niveau global d’émission de polluants atmosphériques a baissé, certains secteurs n’atteignent pas les objectifs qui permettraient aux villes de respecter les normes de qualité de l’air. D’autres polluent même de plus en plus.

Les émissions d’oxyde d’azote des transports routiers ont reculé insuffisamment, d’après l’AEE. De même, les émissions de particules fines de moins de 2,5 microns et de benzopyrène à partir de la combustion de charbon et de biomasse par les ménages, ainsi que depuis des bâtiments commerciaux ou institutionnels, restent “soutenues”.

La Suisse en milieu de peloton

La pollution atmosphérique reste la première cause environnementale de décès prématurés, au nombre de 467’000 en 2013 dans 41 pays européens. Dans l’Union européenne (UE), le nombre est estimé à 430’000.

Avec 30,4%, la Macédoine compte en proportion le plus grand nombre de décès prématurés attribuables à la pollution de l’air. Elle est suivie – de loin – par la Pologne (2e avec 22,8%), puis la Serbie (21,1%).

Les “meilleurs élèves” sont les pays nordiques: la Finlande (5,9%), la Suède (6%) et l’Islande (6,5%). Avec 13,9%, la Suisse se situe en milieu de peloton. Quelque 5000 personnes y meurent ainsi chaque année des effets de la pollution de l’air.

Passer à la vitesse supérieure

D’après le Belge Hans Bruyninckx, directeur de l’AEE, les autorités, les entreprises et les chercheurs doivent passer à la vitesse supérieure. “Nous devons nous attaquer aux racines de la pollution de l’air, ce qui nécessite une transformation fondamentale et innovante de notre mobilité, de notre énergie et de nos systèmes de nourriture”, affirme-t-il.

Pour le commissaire européen à l’Environnement Karmenu Vella, ce rapport rappelle que le sujet doit rester au premier plan de l’agenda politique.

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