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L’aide aux parents qui travaillent doit être examinée en détail

Le Conseil des Etats a finalement décidé de soutenir davantage l'accueil extrafamilial (archives). KEYSTONE/AP dapd/MAJA HITIJ sda-ats

(Keystone-ATS) Le Conseil des Etats a accepté lundi par 24 voix contre 19 d’examiner en détail un soutien fédéral pour aider les parents à concilier vie privée et professionnelle. Seuls l’UDC et le PLR s’y sont opposés. Le projet est renvoyé en commission.

“Les familles ne comprendraient pas qu’on ne discute même pas du fond du projet”, a déclaré Didier Berberat (PS/NE). Il s’agit d’un programme d’impulsion, qui laisse aux cantons toute latitude pour agir.

Au terme d’un débat intense, la Chambre des cantons a finalement accepté d’entrer en matière. En commission, le projet avait été repoussé de justesse, la voix de la présidente Brigitte Häberli-Koller (PDC/TG) ayant fait pencher la balance.

Une affaire publique

Le projet du Conseil fédéral vise à soutenir l’accueil extrafamilial à hauteur de 100 millions de francs sur huit ans. La Confédération veut soutenir à hauteur de 14-15 millions les projets visant à mieux adapter les horaires d’accueil aux besoins des parents, comme des projets parascolaires dont les horaires seraient adaptés à la journée de travail des parents.

L’autre mesure doit permettre aux parents de débourser moins pour la garde de leur progéniture. La Confédération assumerait de manière proportionnelle une partie des dépenses supplémentaires que les cantons et communes consentent, avec la participation éventuelle des employeurs. “Laisser aux femmes le choix de travailler ou pas n’est pas une affaire privée, mais une affaire publique”, a argumenté Pascale Bruderer (PS/AG).

Manque de personnel qualifié

Le PLR, l’UDC et quelques PDC ont critiqué cette proposition, estimant qu’elle fait doublon avec la loi sur les aides financières à l’accueil extra-familial, prolongée jusqu’en janvier 2019. Celle-ci soutient déjà la création de places d’accueil extra-familial pour enfants, a remarqué Brigitte Häberli-Koller. “Pour moi, nous soutenons ou ce projet ou l’autre, mais pas les deux”, a précisé Joachim Eder (PLR/ZG).

“Les mesures déjà prises ne sont pas encore suffisantes”, a contré Filippo Lombardi (PDC/TI). Refuser d’entrer en matière serait faire preuve d’incohérence par rapport au problème de démographie et de personnel qualifié, a renchéri Pascale Bruderer.

“D’ici 2025, il devrait manquer un demi-million de personnel qualifié. C’est énorme!”, a précisé le conseiller fédéral Alain Berset. Les places d’accueil représentent jusqu’à 20% du salaire: cela n’incite pas à travailler.

Aide au démarrage

Les cantons qui prévoient d’accorder des subventions supplémentaires pour l’accueil extra-familial pour enfants recevront, la première année, des aides financières à hauteur de 65% de cette augmentation; ces mêmes aides n’atteindront cependant plus que 10% la troisième et dernière année.

Ce système incitatif n’a pas plu au PLR, qui a craint un gaspillage et a critiqué un manque de durabilité. Il s’agit d’une sorte d’aide au démarrage, uniquement pour les cantons qui le souhaitent, a précisé Anne Seydoux (PDC/JU), ajoutant que 18 cantons ont soutenu le projet en consultation.

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