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La grippe aviaire peut revenir en Suisse

En 2006, la Suisse a découvert 32 oiseaux sauvages infectés par la grippe aviaire.

Les autorités helvétiques n'excluent pas de voir surgir de nouveaux cas d'infection, un an après la première apparition de la forme létale du virus dans le pays.

Depuis lors, une série de mesures ont été prises et une surveillance à grande échelle a été mise en place. Aucun cas de H5N1 n’a été détecté depuis octobre dernier.

Le 26 février 2006, le premier cas de grippe aviaire a été confirmé chez un canard sauvage trouvé dans le lac Léman. D’autres cas ont suivi au lac de Constance, en Suisse orientale.

Au total, 32 oiseaux sauvages ont été testés positifs du virus H5N1 entre la fin février et la fin mars 2006. Marcel Falk, porte-parole de l’Office vétérinaire fédéral (OVF), a précisé qu’aucune volaille domestique n’a été touchée.

Il a ajouté que, depuis octobre 2006, 433 oiseaux sauvages ont été analysés, mais aucune infection n’a été décelée. Ce qui n’exclut pas que d’autres cas ne se déclarent cette année.

«Cet hiver est exceptionnellement doux et nous pensons que, si la neige et le froid arrivaient, il y aurait de fortes chances de trouver des oiseaux sauvages porteurs du virus», a-t-il expliqué à swissinfo.

Un hiver doux

Si le temps est trop doux pour la saison, cela signifie qu’un nombre moindre d’oiseaux migrent pour passer l’hiver, précise le spécialiste. De plus, le virus se propage moins facilement lorsqu’il fait plus chaud.

«Nous avons encore beaucoup à apprendre sur la manière dont la maladie se répand chez les oiseaux sauvages», déclare encore Marcel Falk. Il indique qu’un programme de recherche a été lancé en octobre dernier dans la région du lac de Constance.

La grippe aviaire est toujours présente sur toute la planète, avec même quelques récentes percées en Grande-Bretagne, en Hongrie et en Russie.

Les autorités doivent donc demeurer vigilantes. L’interdiction de laisser sortir les volailles dans un périmètre d’un kilomètres autour des principaux lacs et rivières suisses, décidée en octobre dernier, est donc maintenue jusqu’au 30 avril prochain.

Ces restrictions – moins draconiennes que l’année dernière – visent à empêcher tout contact entre les volailles domestiques et les oiseaux migrateurs infectés par le H5N1.

Alors que la Suisse compte quelque 50’000 oiseaux aquatiques en été, cette population va jusqu’à 500’000 individus durant la migration hivernale vers l’Afrique.

Contrôles permanents

Marcel Falk a encore indiqué que l’OVF procède à des contrôles permanents pour déterminer si le confinement de la volaille est nécessaire. Or, rien ne peut être décidé avant la fin du mois de mars.

Des échantillons sont aussi prélevés chez les oiseaux des lacs de Constance et de Sempach pendant les mois d’hiver. De même que chez les oiseaux abattus par les chasseurs aux abords des lacs Léman et de Neuchâtel. En outre, tout groupe d’oiseaux sauvages trouvés morts sont analysés.

Par ailleurs, la Suisse a édicté l’interdiction d’importer de volailles en provenance de pays infectés situés en dehors de l’Union européenne, surtout en Asie et en Afrique, où des personnes sont mortes de la maladie. Des contrôles aux aéroports ont été mis sur pied.

En octobre, la Suisse a été la première à confirmer qu’elle allait constituer des stocks de vaccin contre la forme humaine de la grippe aviaire. Elle a acheté deux millions de doses de Tamiflu, le seul antiviral connu pour l’instant, et commandé pour 180 millions de francs de vaccins.

Malgré cela, l’OVF affirme que les risques impliqués par le virus sur la santé humaine sont minimums. «Tant que la grippe aviaire reste une maladie des animaux, il n’y a pratiquement aucun risque pour les humains», assure Marcel Falk.

swissinfo, Isobel Leybold-Johnson
(Traduction de l’anglais: Isabelle Eichenberger)

Depuis 2003, l’Organisation mondiale de la santé a recensé 274 cas humains de grippe aviaire (aucun en Suisse), dont 167 décès.
La plupart des victimes étaient en contact étroit avec des volailles malades. Les spécialistes craignent que H5N1 ne mute en une souche virale plus facilement transmissible aux humains.

Entre fin février et fin mars 2006, 32 cas de H5N1 ont été diagnostiqués chez des oiseaux, un sur le lac Léman et les autres dans la région du lac de Constance.

Les autorités ont lancé un appel au calme, en précisant qu’elles s’attendaient à ce que le virus touche la Suisse.

Une interdiction totale de laisser sortir les volailles a été décrétée à deux reprises: de la fin octobre à la mi-décembre 2005 et de la mi février à la fin avril 2006.

Cet hiver, le confinement des volailles a été imposé jusqu’au 30 avril à proximité des lacs et des cours d’eau. Il affecte 1000 éleveurs professionnels et 4000 amateurs.

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