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Le marché suisse des fusions-acquisitions volatil suite au Brexit

Alors que le groupe industriel uranais Dätwyler a acquis mi-juin le britannique Premier Farnell, l’incertitude concernant les incidences d’un Brexit risque désormais de déployer son effet sur le marché des fusions et acquisitions (archives). KEYSTONE/URS FLUEELER sda-ats

(Keystone-ATS) Le marché suisse des fusions et acquisitions, qui a affiché un essor de 38% au deuxième trimestre après trois premiers mois jugés timides, sera touché par le Brexit jusqu’à fin 2016. Depuis janvier, 164 transactions avec participation helvétique ont été enregistrées.

Il s’agit d’une baisse de 9% en glissement annuel, indique vendredi le cabinet d’audit et de conseils KPMG. La reprise, début février, du groupe agrochimique bâlois Syngenta par le géant chinois de la chimie ChemChina pour 45,9 milliards de dollars (44,4 milliards de francs) a par contre généré un volume de transaction bien plus élevé (+94%) que lors des six premiers mois 2015, avec 74,2 milliards.

Alors que le volume du premier trimestre avait été presque exclusivement marqué par l’annonce de la reprise de Syngenta, une nette croissance du volume des dix plus grandes transactions a été enregistrée au deuxième trimestre.

Activité dans toutes les branches

Le gestionnaire de fortune zougois Partners Group a revendu en mai sa participation dans l’américain MultiPlan (solutions de gestion des coûts dans le secteur de la santé), acquise en 2014, au fonds américain Hellman & Friedman pour 7,5 milliards de dollars. Il s’agit de la plus grosse opération du trimestre, la seconde du semestre derrière Syngenta.

Début avril, le numéro un mondial des matières premières Glencore, établi à Baar (ZG), cédait 40% d’Agricultural Products, sa division des produits agricoles, au fonds de pension canadien CPPIB, pour 2,5 milliards de dollars.

Dans les services financiers, KPMG relève encore la vente début mai d’un portefeuille de crédits d’une valeur de 1,27 milliard de dollars par Credit Suisse à la société américaine TSSP, investisseur sur le marché privé.

Une haute activité a pu être observée dans toutes les branches, note KPMG. Des investissements ont notamment été réalisés dans des entreprises industrielles et de biens de consommations, telle l’acquisition mi-juin du grossiste électronique britannique Premier Farnell par le groupe industriel uranais Dätwyler, pour plus de 1,15 milliard de dollars.

La Chine toujours “dynamique”

Outre la transaction entre Syngenta et ChemChina, l’achat de Gategroup par le chinois HNA Group au prix de 1,93 milliard de dollars constitue une autre transaction importante qui confirme la progression des investisseurs de l’empire du Milieu, relève KPMG.

Malgré des turbulences boursières en début d’année et un taux de croissance à un bas niveau record en 25 ans, la Chine “demeure l’une des régions économiques les plus dynamiques au monde”.

Poids des incertitudes

Les semaines précédant le vote du Brexit le 23 juin ont dernièrement vu le référendum britannique avoir un effet inhibiteur sur les activités de fusions-acquisitions en Europe, en particulier pour les transactions possibles avec participation britannique, pointe KPMG.

“Certains acheteurs se sont couverts contre les conséquences directes d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ce qui peut maintenant mener à de nouvelles négociations ou à des interruptions de transactions”, augure KPMG. Il s’attend à ce que l’incertitude concernant les incidences d’un Brexit déploie encore son effet dans les prochaines semaines.

Sur l’année, “nous tablons malgré tout sur une légère augmentation des activités M&A (fusions et acquisitions, ndlr) par rapport au premier trimestre 2016”, conclut Patrik Kerler, responsable M&A chez KPMG Suisse, cité dans le communiqué.

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