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Le système éducatif suisse est aussi capital pour la BNS

Thomas Jordan, président de la BNS, appelle les universitaires à redoubler d'efforts pour contribuer à la prospérité du pays (archives). KEYSTONE/LUKAS LEHMANN sda-ats

(Keystone-ATS) Un système éducatif performant est capital pour mener une politique monétaire axée sur la stabilité à long terme, estime le président de la Banque nationale suisse (BNS). Mais Thomas Jordan attend aussi des universités qu’elles livrent des idées concrètes.

“Le système éducatif contribue à la force d’innovation, à la flexibilité et à la solidité de l’économie suisse”, a souligné mardi Thomas Jordan. Le numéro un du directoire de la BNS était invité à prononcer le discours d’inauguration de la nouvelle faculté des sciences économiques de l’Université de Lucerne.

“Sans un bon système éducatif, le marché du travail fonctionnerait moins bien, et la société serait moins sensible à la culture de la stabilité”, a poursuivi le banquier central. Un système performant comprend aussi un aspect civique, puisqu’il agit comme ciment de la société. Des bases sur lesquelles l’institut d’émission peut s’appuyer pour remplir son mandat dans la durée.

A ce titre, les universités représentent une composante importante, avec lesquelles l’institution monétaire entretient “d’intenses échanges de connaissances et d’opinions” sur des sujets clés ayant trait à la politique des banques centrales. “La BNS ne peut remplir son mandat de manière optimale que si les résultats de la recherche servent judicieusement la prise de décision”, a insisté M. Jordan.

Solutions concrètes

Estimant que la formation et la recherche universitaire en Suisse constituent “un privilège”, le banquier central attend en contrepartie de ceux qui en bénéficient “une prestation spéciale”. Et d’appeler les jeunes diplômés à redoubler d’efforts pour contribuer à la prospérité du pays.

Ainsi M. Jordan souhaite que les universitaires apportent des propositions concrètes et pratiques en matière de politique économique. Par exemple, sur le thème de la prévoyance vieillesse. Certes, des idées pour garantir son financement à long terme ne manquent pas.

La BNS reconnaît que le contexte actuel des taux négatifs est difficile pour les caisses de pension. Mais une grande partie des défis restent liés à la régulation, à l’économie réelle et à la démographie, c’est-à-dire qu’ils sont de nature structurelle. “Les banques centrales ne peuvent pas résoudre de tels problèmes”, selon M. Jordan.

Recettes efficaces

Sur le front du système de santé, il appelle là encore à la créativité des universités afin de trouver des recettes efficaces contre l’explosion des coûts et la charge croissante des primes sur les budgets des ménages. “Des solutions convaincantes dans ces domaines sont essentielles pour que la politique monétaire puisse continuer de déployer ses effets”.

La nouvelle faculté inaugurée à Lucerne sera elle aussi mesurée à sa capacité d’élaborer des solutions concrètes et pratiques aux défis de politiques économiques, selon M. Jordan. Et d’évoquer brièvement – sans donner de détails – le soutien financier de la BNS à l’entité, assurant que les sommes en jeu dans ces cas restent “modestes”.

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