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Les Pays-Bas veulent un monde sans sous-munitions d’ici 2030

Les armes à sous-munitions ont encore fait plus de 400 victimes en 2015 (archives). KEYSTONE/EPA/MAURICIO DUENAS sda-ats

(Keystone-ATS) Les armes à sous-munitions continuent de faire des victimes dans le monde. Les Pays-Bas ont proposé lundi à Genève de les supprimer intégralement d’ici 2030, au début de la 6e réunion des Etats parties à la Convention d’Oslo.

“Ce n’est plus un rêve lointain mais une réalité qui est à portée de main”, a souligné le directeur général adjoint du ministère des affaires étrangères Pieter Jan Kleiweg de Zwaan, lors de l’Assemblée organisée pour la première fois à Genève. Cette réunion prévue jusqu’à mercredi est la première depuis la déclaration politique et le plan d’action adoptés en 2015 à Dubrovnik, en Croatie.

“Malgré les grands progrès effectués, les armes à sous-munitions continuent d’être utilisées”, a déploré de son côté la nouvelle ambassadrice suisse auprès de la Conférence du désarmement Sabrina Dallafior. Depuis mi-2015, de telles attaques ont eu lieu au moins en Syrie et au Yémen, selon la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel (ICBL) et de la Coalition contre les armes à sous-munitions.

Ces violences et les restes de ces armes dans au moins huit pays ont fait plus de 400 victimes au moins l’année dernière. Dans un message, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lui souligné que l’élimination des armes à sous-munitions constituait “un impératif moral et humanitaire”.

Stocks suisses détruits en 2018

Mme Dallafior a elle appelé à continuer d’oeuvrer pour l’universalisation de la Convention d’Oslo entrée en vigueur en 2010, pour la destruction des stocks, pour l’enlèvement des restes et pour l’assistance aux victimes. “La Convention fait déjà la différence sur le terrain” et constitue une référence dans le désarmement et dans la coopération entre Etats et société civile.

Des centaines de km2 ont été nettoyés et une trentaine d’Etats ont entièrement détruit leur stock, dont la France il y a quelques mois. Le dernier fabricant américain de bombes à sous-munitions a par ailleurs annoncé jeudi avoir décidé de stopper leur production.

La Suisse avait elle détruit 60% de son stock fin 2015. Elle devrait achever cette destruction en 2018 avec trois ans d’avance sur le délai dont elle dispose.

Cent Etats parties au total

Aussi bien Mme Dallafior que la vice-présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Christine Beerli ont souligné le chemin qui restait à accomplir dans le monde. Toute utilisation de ces armes “par quiconque est inacceptable”, a affirmé la seconde.

Le CICR a appelé notamment les Etats à prévoir dans leur législation la possibilité de poursuites pénales contre les violations à la Convention. Il souhaite par ailleurs davantage de transparence sur les avancées des Etats qui doivent rendre des rapports annuels sur cette question.

L’objectif affiché lors de la conférence en 2015 est d’atteindre 130 Etats parties d’ici 2020. Au total, 100 pays ont ratifié pour le moment la Convention et 19 autres l’ont signée.

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