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Les Verts exigent un débat sur les migrants à la frontière sud

Les Verts demandent au Conseil fédéral des réponses pendant la session d'automne sur la situation à Côme (archives). Keystone/KEYSTONE/TI-PRESS/FRANCESCA AGOSTA sda-ats

(Keystone-ATS) Les Verts veulent que le gouvernement leur indique sur quelle base les migrants souhaitant transiter par la Suisse depuis l’Italie sont renvoyés ou intégrés à la procédure d’asile. Le groupe parlementaire demande aussi des précisions sur le rôle des gardes-frontière.

Le groupe parlementaire des Verts va déposer une interpellation urgente réclamant un débat lors de la session d’automne, indique-t-il dans un communiqué publié samedi. Il parle de sa “préoccupation sur la crise humanitaire à Côme (I)”, critique le silence des autorités et exige une meilleure protection des requérants d’asile.

Il est vraiment temps que le Conseil fédéral réponde à toutes les questions laissées ouvertes et clarifie la situation, écrivent les Verts. Ils demandent par exemple que la commission de gestion ouvre une enquête parlementaire.

Groupe sur place

Le groupe PS se montre lui aussi inquiet des événements qui se déroulent à la frontière entre Chiasso et Côme, impliquant des renvois vers l’Italie. Il insiste sur le droit de déposer des demandes d’asile en Suisse, qui doivent ensuite être traitées avec sérieux.

Les socialistes ont rencontré des représentants du Corps des gardes-frontière, du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) et de l’Organisation d’aide aux réfugiés (OSAR). Ils souhaitent dans la foulée la création d’un groupe d’experts, intégrant des personnes issues de la société civile, et chargé de surveiller que les droits des migrants, qui ont tenté d’entrer en Suisse, restent garantis.

Une instance indépendante, comme le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR), fournirait de son côté un rapport régulier sur la situation. Le groupe PS demande aussi un meilleur conseil juridique aux migrants à la frontière, des traducteurs ainsi que la distribution de justificatifs écrits aux personnes renvoyées, pour qu’elles puissent se défendre face à un refus d’entrée.

Autre point: la Suisse doit soutenir l’Italie dans l’organisation et la prise en charge des camps. Les migrants qui ont de la famille en Suisse mais ont déjà été enregistrés en Italie ne devraient plus être renvoyés vers la Péninsule selon le système Dublin, mais autorisés à gagner la Suisse.

Critiques des ONG

C’est la situation des mineurs non accompagnés qui a suscité les débats les plus vifs sur le traitement des migrants à la frontière. Plusieurs organisations non gouvernementales déplorent qu’un grand nombre de jeunes de moins de 18 ans sont renvoyés vers l’Italie.

Ces mineurs non accompagnés cherchaient, selon leur dire, à entrer en Suisse à la recherche de protection et pour rejoindre des membres de leur famille dans le pays ou dans d’autres Etats européens, selon Amnesty International. En les renvoyant vers la Péninsule, les autorités helvétiques contreviennent à la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant.

Jeudi, la parlementaire tessinoise socialiste et fondatrice de l’ONG d’aide aux réfugiés “Firdaus”, Lisa Bosia Mirra a été arrêtée à Stabio (TI), avant d’être relâchée en fin de journée. Il lui est reproché d’avoir voulu faciliter l’entrée irrégulière en Suisse de quatre migrants de moins de 18 ans provenant de pays africains.

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