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Merkel à Auschwitz: crimes nazis part de la mémoire allemande

Insistant sur le fait que chacune des 1,1 million de personnes tuées à Auschwitz avait "un nom, une dignité inaltérable, une origine, une histoire", Angela Merkel leur a rendu hommage, tout en évoquant la culpabilité et la douleur des survivants. KEYSTONE/EPA PAP/LUKASZ GAGULSKI sda-ats

(Keystone-ATS) La mémoire des crimes nazis est “inséparable” de l’identité allemande, a déclaré vendredi la chancelière Angela Merkel. Elle s’exprimait lors de sa première visite dans l’ancien camp nazi d’Auschwitz.

Sa visite de ce site, symbole de l’Holocauste, intervient au moment où le parti d’extrême droite AfD, qui siège depuis deux ans au Bundestag, prône la fin de la culture du repentir.

“Se souvenir des crimes, nommer leurs auteurs et rendre aux victimes un hommage digne, c’est une responsabilité qui ne s’arrête jamais. Ce n’est pas négociable. Et c’est inséparable de notre pays. Etre conscient de cette responsabilité est une part de notre identité nationale”, a martelé la dirigeante, première cheffe d’un gouvernement allemand à se rendre à Auschwitz depuis 1995.

La voix altérée, elle a insisté sur le fait qu’il était “important” de rendre à Auschwitz son “nom complet”. Situé dans l’actuelle Pologne, le camp était dans une région “annexée en octobre 1939 par le Reich” et il fut “administré par les Allemands”. “Il est important de nommer clairement les criminels. Nous, les Allemands, le devons aux victimes et à nous-mêmes”, a-t-elle déclaré.

“Garder en vie la mémoire”

Mais si elle a expliqué avoir “profondément honte” des crimes nazis, “le silence ne doit pas être la seule réponse”. “Le lieu lui-même nous oblige à garder en vie la mémoire” et face à la montée des actes antisémites, “on doit se lever et dire notre désaccord”, a-t-elle exhorté.

Insistant sur le fait que chacune des 1,1 million de personnes tuées à Auschwitz avait “un nom, une dignité inaltérable, une origine, une histoire”, elle leur a rendu hommage, tout en évoquant la culpabilité et la douleur des survivants.

“Je m’incline profondément” devant chacun d’entre eux, a-t-elle conclu, avant un entretien prévu loin des caméras avec un rescapé d’Auschwitz.

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