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Appel à la tolérance envers les orthodoxes lancé par le pape

Foule clairsemée samedi à Tbilissi pour la venue du pape François KEYSTONE/AP L'Osservatore Romano sda-ats

(Keystone-ATS) Le pape François a appelé samedi à Tbilissi la petite communauté catholique de Géorgie à serrer les rangs et à se montrer ouverte vis-à-vis de la majorité orthodoxe. Des tensions perdurent entre les deux églises chrétiennes.

Que faire vis-à-vis des orthodoxes ?, s’est interrogé le pape devant des prêtres, séminaristes et représentants catholiques géorgiens qui l’interrogeaient en ce sens. “Etre ouvert, être ami”, a-t-il recommandé au second jour de son court séjour dans le Caucase, trois mois après sa visite en Arménie.

“On ne doit jamais faire de prosélytisme avec les orthodoxes”, a lancé François. “Ce sont nos frères et nos soeurs, je ne peux pas les condamner”, a-t-il insisté appelant les catholiques à “être amis, à marcher ensemble”.

“Nous sommes une petite église et nous faisons chaque jour l’expérience de la minorité”, avait déclaré plus tôt devant le pape, Mgr Giuseppe Pasotto, évêque catholique géorgien. “Et parfois, c’est vraiment dur !”, avait-il dit.

Vous devez “être solides dans votre foi”, a répondu le pape, et pour cela il faut avoir “la mémoire du passé, le courage dans le présent et l’espoir dans l’avenir”, a souligné le Saint-Père.

“Petit troupeau”

Plus tôt dans la matinée, Jorge Bergoglio a dit apporter “consolation” à ce “petit troupeau” de catholiques géorgiens, lors d’une messe en plein air dans un grand stade de Tbilissi.

“La consolation dont nous avons besoin, au milieu des événements tumultueux de la vie, est vraiment la présence de Dieu dans notre coeur”, a lancé le pape devant une foule clairsemée mais fervente, rassemblée dans le stade Meskhi sous un beau soleil d’automne.

La délégation officielle orthodoxe a toutefois décliné l’invitation qui lui avait été faite de participer à cette messe, signe des tensions qui existent toujours entre les deux communautés.

La communauté catholique de Géorgie, l’un des plus anciens pays chrétiens aujourd’hui orthodoxe à 85%, se sent parfois à l’étroit ou en butte à l’hostilité de certains orthodoxes. Quelques dizaines de manifestants s’étaient rassemblés vendredi devant l’aéroport de la capitale géorgienne pour exprimer leur opposition à la visite du chef de l’Eglise catholique en terre orthodoxe.

Du baume au coeur

Beaucoup de fidèles présents samedi ont aussi dit leur espoir que cette visite apporte la paix dans cette région, en proie à des tensions continuelles.

Le pape n’a toutefois pas fait référence dans son homélie à la situation dans le Caucase, mais vendredi devant le président géorgien Giorgi Margvelashvi, il avait rappelé la nécessité de la “coexistence entre tous les peuples et les Etats de la région”.

Samedi après-midi, le pape s’est également rendu auprès des organisations caritatives catholiques oeuvrant en Géorgie, pour rendre hommage à leur travail et à leur simplicité, dont il a rappelé qu’elle était au coeur du message de l’église.

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