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Au moins 26 morts dans l’explosion d’une voiture piégée à Kaboul

Des agents de sécurité examinent la scène de l'attaque-suicide. KEYSTONE/EPA/HEDAYATULLAH AMID sda-ats

(Keystone-ATS) L’explosion d’une voiture piégée lundi matin a fait au moins 26 morts et plus de 40 blessés dans l’ouest de Kaboul. Revendiquée par les talibans, l’attaque ciblait la communauté hazara chiite, déjà visée il y a un an par le premier attentat de Daech dans la capitale.

Selon le ministère de l’Intérieur, “24 personnes ont été tuées et 42 blessées”. “La voiture piégée s’est jetée contre un autobus transportant des employés du ministère des Mines”, a déclaré le porte-parole du ministère, Najib Danish.

Les talibans ont revendiqué l’attaque sur leur compte Twitter, affirmant avoir “visé un bus transportant des membres du NDS (services de renseignements ) et fait 37 morts” parmi eux.

Mais il est déjà arrivé par le passé que les mouvements insurgés, talibans comme EI, assument des revendications sans fondement, ou le contraire quand ils ne veulent pas prendre la responsabilité d’un grand nombre de victimes civiles.

Quartier très animé

L’explosion s’est produite peu avant 07h00 heure locale dans un quartier à majorité chiite particulièrement animé de Kaboul.

Les victimes sont apparemment des civils, dont des étudiants qui se rendaient tôt à leur université en cette période d’examen, mais aussi des gardes de sécurité protégeant la résidence d’un des principaux chefs de la commuanauté hazara et membre du Parlement Mohammad Mohaqeq, selon son porte-parole Omid Maisom, joint par l’AFP.

Selon M. Maisom, “la voiture a explosé devant le premier point de contrôle de la résidence de M. Mohaqeq, faisant des morts et des blessés parmi les gardes et les civils”. “Nous pensons qu’elle voulait atteindre la maison de M. Mohaqeq, mais nos gardes l’ont arrêtée”, a-il rapporté.

Anniversaire sanglant

La communauté hazara, minorité chiite de quelque 3 millions d’habitants, longtemps discriminée et marginalisée, est connue pour être l’une des plus ouvertes du pays, notamment envers les droits des femmes.

Elle célèbre lundi le premier anniversaire (selon le calendrier religieux) d’un attentat contre une manifestation de son mouvement Lumière qui avait fait, le 23 juillet 2016, 84 morts et plus de 300 blessés au coeur de Kaboul.

C’était le premier attentat revendiqué par l’organisation extrémiste sunnite Etat islamique (EI) au coeur de la capitale afghane. Depuis, l’EI, qui gagne du terrain dans le nord de l’Afghanistan, a frappé à plusieurs reprises les mosquées et foules chiites du pays.

Le président Ashraf Ghani a condamné lundi l’attentat, jugeant que “cette attaque montre à quel point les terroristes (…) qui souffrent de lourdes pertes sont battus sur le terrain. Ce crime va alimenter la rancoeur de la population contre eux”.

Hôpital attaqué

Les talibans ont par ailleurs attaqué dimanche un hôpital dans un district reculé de la province de Ghor, au centre de l’Afghanistan, a annoncé lundi le porte-parole de la présidence. Trente-cinq civils ont été tués.

Dénonçant “un crime contre l’humanité”, il n’a pas précisé s’il s’agissait de patients ou de membres du personnel. Mais dimanche, le ministère de la Santé à Kaboul avançait que, selon “un membre du conseil provincial, deux infirmiers, des gardes et plusieurs patients” avaient été tués.

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