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essais nucléaire

Aujourd’hui en Suisse

Chers abonnés,

L’armement atomique est-il une chose trop sérieuse pour être cadré par les seules puissances nucléaires? Oui répond le Traité prohibant ces bombes apocalyptiques, entré en vigueur ce 22 janvier.

Berne a adopté le texte, mais ne l’a pas ratifié. Une position incompréhensible pour une majorité du parlement suisse et de nombreux acteurs de la Genève internationale.

Cet attentisme face aux évolutions politiques et sociétales est souvent la règle en Suisse, comme le montre la laborieuse reconnaissance de la pleine égalité des droits pour les femmes.

Bonne lecture,

Hiroshima
Copyright 2020 The Associated Press. Hiroshima

C’est le premier accord international prohibant les bombes atomiques. Le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TPNW) est désormais en vigueur, sans la Suisse.

Berne approuve le principe du Traité, mais conteste sa formulation et son utilité pour faire avancer les discussions avec des puissances nucléaires qui rejettent ce texte.

Ce document historique a pourtant été adopté par 122 pays (dont la Suisse), signé par 86 États et ratifié par 51 d’entre eux. Cela fait beaucoup de monde qui ne partage pas les réticences du Conseil fédéral.

Très remonté, le parlementaire genevois Carlo Sommaruga s’est fendu d’une tribune publiée par Le Temps et le Tages Anzeiger: «Nous enjoignons le Conseil fédéral de signer au plus vite le TPNW et à M. Cassis (chef du DFAE) de mettre en œuvre son credo Aussenpolitik ist Innenpolitik!». Les deux Chambres du Parlement suisse se sont en effet prononcées en faveur du traité onusien.

Dans les colonnes du Temps, Stéphane Bussard relève, dans son édito, l’incohérence de Berne: «La Suisse, qui se targue de sa neutralité, n’hésite jamais à présenter la Genève internationale comme la capitale mondiale de l’humanitaire et des droits humains. C’est un positionnement non seulement judicieux, mais aussi cohérent avec les atouts dont dispose la Confédération. Qu’elle soit cohérente jusqu’au bout!»

D’autant que le traité aura des effets directs et indirects sur la question des armes nucléaires, comme l’explique l’expert Marc Finaud sur swissinfo.ch.

Congrès des femmes en 1929
BNS/La Fédération internationale des femmes universitaires en congrès à Genève en 1929

C’est historique. Avec une représentation féminine de 70%, le parlement municipal de Berne entre dans les annales mondiales, se félicite Le Temps.

Pour sa première session, ce jeudi, depuis les élections municipales de novembre dernier, le parlement compte 55 élues pour 80 sièges. «Une telle représentation féminine est un cas unique en Suisse, peut-être même un record au niveau mondial», écrit Le Temps.

Ce n’est pas faute d’avoir essayé. En Suisse, le mouvement d’émancipation des femmes remonte au XIXe siècle. Mais ce n’est qu’en 1971 que les citoyens leur accordent le droit de vote.

L’affaire n’était pas réglée pour autant. Comme le raconte mon confrère Benjamin von Wyl, le demi-canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures n’a concédé ce droit qu’en 1991, au niveau cantonal et communal. Et la Landsgemeinde (votation à main levée sur la place du chef-lieu) a survécu à cette audace. «Il y a toujours des hommes auxquels ça déplaît. Et il y a toujours des femmes qui n’y vont pas», constate pourtant Gerlinde Neff-Stäbler, élue du parlement cantonal. «Il faut laisser du temps au temps», disait François Mitterrand.

Max Lobe
Éditions Zoé/Max Lobe

La Promesse de Sa Phall’Excellence. C’est le dernier roman de Max Lobe, écrivain genevois né à Douala, la capitale économique du Cameroun.

Sous le couvert de la farce et de l’outrance rabelaisiennes, le livre «dissimule une critique vitriolée de la gérontocratie autoritaire camerounaise», annonce mon confrère Jean-Marie Félix qui s’entretiendra avec Max Lobe tout au long de la semaine prochaine dans l’émission radio «La Vie à peu près» de la RTS.

«Ce texte provient de ma volonté de dire la tyrannie et le système politique du pays dont je suis originaire», dit l’écrivain, installé en Suisse depuis l’âge de 18 ans. A l’origine du roman La Promesse de Sa Phall’Excellence, il y a un pamphlet publié au printemps 2019 dans l’hebdomadaire Le Point, précise Jean-Marie Félix.

«AcaDa-Writa est le raconteur d’histoires de la république de Crevetterie. Pilier de bar, il trompe l’attente du peuple crevettard avec sa panoplie de fables…», écrit Max Lobe en couverture du roman.

Eurotunnel
Ap2010

Les temps sont durs pour les Suisses installés dans la Perfide Albion. Sous l’effet conjugué du Brexit et du coronavirus, certains sont de retour au pays.

Basée à Londres, ma consœur Nicole Krättli a recueilli le témoignage de plusieurs expats suisses pour qui le rapatriement s’avère la meilleure des solutions possibles.

C’est une tendance générale. En un an, environ 1,3 million d’immigrants ont quitté le Royaume-Uni, selon une récente étude d’un centre de recherche londonien qui parle d’un «exode sans précédent» touchant pour moitié la métropole londonienne.

C’est le cœur lourd que les Suisses se sont décidés à rentrer, souligne Nicole Krättli qui a parlé à trois d’entre eux. Mais la pandémie a surligné l’importance du réseau familial et social de chacun pour surmonter la crise sanitaire et ses conséquences économiques. C’est l’une des motivations invoquées par ces témoignages.

  • Les Suisses de Grande-Bretagne rentrent au pays le cœur lourd (swissinfo.ch)
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  • Les expatriés actifs dans le tourisme, une espèce menacée (swissinfo.ch)

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Discussion
Modéré par: Melanie Eichenberger

Envisagez-vous de revenir en Suisse en raison de la pandémie de coronavirus?

Est-ce pour des raisons financières ou professionnelles? Ou pour envoyer vos enfants à l’école ici?

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SWI swissinfo.ch vous propose de participer à une visio-discussion sur le thème: «Coronavirus: quelles conséquences pour les Suisses de l’étranger?»

INVITATION

La crise du coronavirus a mis le monde sens dessus dessous. Et pour les Suisses résidant à l’étranger, elle a certainement eu des retombées plus pénibles encore.

Vous avez peut-être été dans l’impossibilité de voyager et de retrouver vos proches dans des moments difficiles? Ou avez été bloqué en Suisse sans pouvoir retourner dans votre patrie d’adoption? Vous avez monté votre entreprise à l’étranger et vous vous retrouvez en difficulté? Ou songez même à revenir? Et qu’en est-il de la vaccination?

SWI swissinfo.ch aimerait discuter AVEC VOUS de ces questions et plus encore! Laurent Perriard, Directeur suppléant de la Direction consulaire au DFAE, interviendra en tant qu’expert.

Rejoignez-nous le lundi 25 janvier 2021 entre 13h00 et 13h45 (CET). Pour vous inscrire, c’est par ICILien externe. 😊

Vous pouvez dès à présent nous poser vos questions par e-mail en écrivant à emilie.ridard@swissinfo.ch


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