Aujourd’hui en Suisse
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L’armement atomique est-il une chose trop sérieuse pour être cadré par les seules puissances nucléaires? Oui répond le Traité prohibant ces bombes apocalyptiques, entré en vigueur ce 22 janvier.
Berne a adopté le texte, mais ne l’a pas ratifié. Une position incompréhensible pour une majorité du parlement suisse et de nombreux acteurs de la Genève internationale.
Cet attentisme face aux évolutions politiques et sociétales est souvent la règle en Suisse, comme le montre la laborieuse reconnaissance de la pleine égalité des droits pour les femmes.
Bonne lecture,
C’est le premier accord international prohibant les bombes atomiques. Le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TPNW) est désormais en vigueur, sans la Suisse.
Berne approuve le principe du Traité, mais conteste sa formulation et son utilité pour faire avancer les discussions avec des puissances nucléaires qui rejettent ce texte.
Ce document historique a pourtant été adopté par 122 pays (dont la Suisse), signé par 86 États et ratifié par 51 d’entre eux. Cela fait beaucoup de monde qui ne partage pas les réticences du Conseil fédéral.
Très remonté, le parlementaire genevois Carlo Sommaruga s’est fendu d’une tribune publiée par Le Temps et le Tages Anzeiger: «Nous enjoignons le Conseil fédéral de signer au plus vite le TPNW et à M. Cassis (chef du DFAE) de mettre en œuvre son credo Aussenpolitik ist Innenpolitik!». Les deux Chambres du Parlement suisse se sont en effet prononcées en faveur du traité onusien.
Dans les colonnes du Temps, Stéphane Bussard relève, dans son édito, l’incohérence de Berne: «La Suisse, qui se targue de sa neutralité, n’hésite jamais à présenter la Genève internationale comme la capitale mondiale de l’humanitaire et des droits humains. C’est un positionnement non seulement judicieux, mais aussi cohérent avec les atouts dont dispose la Confédération. Qu’elle soit cohérente jusqu’au bout!»
D’autant que le traité aura des effets directs et indirects sur la question des armes nucléaires, comme l’explique l’expert Marc Finaud sur swissinfo.ch.
- Les armes nucléaires sont-elles vraiment devenues illégales?, s’interroge Marc Finaud (swissinfo.ch)
- L’admonestation de Carlo Sommaruga au Conseil fédéral (Le TempsLien externe)
- L’édito de Stéphane Bussard (Le TempsLien externe)
- Une victoire pour l’humanité, salue le mouvement de la Croix-RougeLien externe
- Armes nucléaires : le débat organisé par l’émission Forum (RTSLien externe)
C’est historique. Avec une représentation féminine de 70%, le parlement municipal de Berne entre dans les annales mondiales, se félicite Le Temps.
Pour sa première session, ce jeudi, depuis les élections municipales de novembre dernier, le parlement compte 55 élues pour 80 sièges. «Une telle représentation féminine est un cas unique en Suisse, peut-être même un record au niveau mondial», écrit Le Temps.
Ce n’est pas faute d’avoir essayé. En Suisse, le mouvement d’émancipation des femmes remonte au XIXe siècle. Mais ce n’est qu’en 1971 que les citoyens leur accordent le droit de vote.
L’affaire n’était pas réglée pour autant. Comme le raconte mon confrère Benjamin von Wyl, le demi-canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures n’a concédé ce droit qu’en 1991, au niveau cantonal et communal. Et la Landsgemeinde (votation à main levée sur la place du chef-lieu) a survécu à cette audace. «Il y a toujours des hommes auxquels ça déplaît. Et il y a toujours des femmes qui n’y vont pas», constate pourtant Gerlinde Neff-Stäbler, élue du parlement cantonal. «Il faut laisser du temps au temps», disait François Mitterrand.
- Les femmes triomphent au parlement de la ville de Berne (Le Temps/abonnésLien externe)
- 1991, l’année où le dernier bastion masculin de Suisse est tombé (swissinfo.ch)
- Mouvement des femmes en Suisse (Dictionnaire historique de la SuisseLien externe)
- Retour en image sur la longue marche des femmes (swissinfo.ch)
La Promesse de Sa Phall’Excellence. C’est le dernier roman de Max Lobe, écrivain genevois né à Douala, la capitale économique du Cameroun.
Sous le couvert de la farce et de l’outrance rabelaisiennes, le livre «dissimule une critique vitriolée de la gérontocratie autoritaire camerounaise», annonce mon confrère Jean-Marie Félix qui s’entretiendra avec Max Lobe tout au long de la semaine prochaine dans l’émission radio «La Vie à peu près» de la RTS.
«Ce texte provient de ma volonté de dire la tyrannie et le système politique du pays dont je suis originaire», dit l’écrivain, installé en Suisse depuis l’âge de 18 ans. A l’origine du roman La Promesse de Sa Phall’Excellence, il y a un pamphlet publié au printemps 2019 dans l’hebdomadaire Le Point, précise Jean-Marie Félix.
«AcaDa-Writa est le raconteur d’histoires de la république de Crevetterie. Pilier de bar, il trompe l’attente du peuple crevettard avec sa panoplie de fables…», écrit Max Lobe en couverture du roman.
- La Promesse de Sa Phall’Excellence sur la RTSLien externe
- Max Lobe, publié aux éditions ZoéLien externe
- La furia carnavalesque de Max Lobe (Le Temps/AfriqueLien externe)
Les temps sont durs pour les Suisses installés dans la Perfide Albion. Sous l’effet conjugué du Brexit et du coronavirus, certains sont de retour au pays.
Basée à Londres, ma consœur Nicole Krättli a recueilli le témoignage de plusieurs expats suisses pour qui le rapatriement s’avère la meilleure des solutions possibles.
C’est une tendance générale. En un an, environ 1,3 million d’immigrants ont quitté le Royaume-Uni, selon une récente étude d’un centre de recherche londonien qui parle d’un «exode sans précédent» touchant pour moitié la métropole londonienne.
C’est le cœur lourd que les Suisses se sont décidés à rentrer, souligne Nicole Krättli qui a parlé à trois d’entre eux. Mais la pandémie a surligné l’importance du réseau familial et social de chacun pour surmonter la crise sanitaire et ses conséquences économiques. C’est l’une des motivations invoquées par ces témoignages.
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- Les expatriés actifs dans le tourisme, une espèce menacée (swissinfo.ch)
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