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BAKBASEL révise à la hausse sa prévision de croissance pour 2017

L'an prochain, tout comme en 2018, l'économie suisse devrait bénéficier de la robustesse des exportations ainsi que des investissements (photo symbolique). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) BAKBASEL envisage avec optimisme l’évolution de l’économie suisse l’an prochain et en 2018. Révisant ses prévisions à la hausse, les experts de l’institut de recherches économiques bâlois tablent désormais sur une croissance du PIB de 2% pour 2017 et l’année suivante.

En revanche, BAKBASEL revoit en légère baisse son anticipation pour l’année qui s’achève, à la lumière de la stagnation de l’économie helvétique observée par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) au 3e trimestre, ressort-il du communiqué diffusé vendredi. Alors qu’une expansion du produit intérieur brut (PIB) de 1,6% était attendue en septembre dernier, la croissance n’est attendue plus qu’à 1,5% désormais.

Pour mémoire, il y a une semaine jour pour jour, le SECO a annoncé une stagnation du PIB au 3e trimestre par rapport aux trois mois précédents, conséquence essentiellement de la faiblesse de la consommation privée. Evoquant ce climat de consommation plutôt morose, BAKBASEL anticipe une poursuite de cette évolution.

Le phénomène reflète en grande partie l’affaiblissement sensible de l’immigration. Après une croissance de 0,9% cette année, la consommation privée devrait gagner 1,1% l’an prochain, puis s’accélérer quelque peu en 2018, une hausse de 1,5% étant attendue.

Investissements et exportations robustes

Pour 2017 et 2018, BAKBASEL estime que les exportations et les investissements fourniront les principales impulsions. Après la retenue observée l’an passé ainsi qu’au premier semestre 2016 consécutivement à la vigueur du franc et aux nombreux facteurs d’incertitudes, les dépenses des entreprises devraient augmenter, dans la foulée du changement de tendance observé au 3e trimestre dans certaines branches comme l’industrie des machines.

Pilier de la croissance cette année, avec une expansion prévue de 5,1%, les exportations de biens et services resteront robustes au cours de deux prochaines années. Elles bénéficieront d’une conjoncture mondiale favorable. La demande demeurera cependant largement inférieure à celle affichée durant les années précédant la crise financière de 2008-2009.

Après une première partie d’année empreinte de retenue, la dynamique de l’économie mondiale s’est quelque peu améliorée ces derniers mois. Le mouvement a en particulier tiré profit de la vigueur de la conjoncture aux Etats-Unis durant le 3e trimestre, phénomène dont la zone euro devrait continuer de bénéficier.

Dans ce contexte, les entreprises se veulent plutôt optimistes, comme le suggère l’embellie observée récemment au niveau des indices des directeurs d’achats. De plus, le chômage a poursuivi sa décrue, tant aux Etats-Unis que dans la zone euro.

Incertitudes et risques politiques

Reste que les indicateurs conjoncturels favorables ne doivent pas cacher les nombreux risques globaux. Et BAKBASEL de mentionner des évolutions politiques pour l’heure difficiles à déchiffrer, citant notamment les futures décisions du futur président américain Donald Trump, la situation en Italie, le Brexit ainsi que les dessins de la Russie.

En dépit de ces risques politiques, l’économie mondiale va poursuivre sa croissance au cours des prochains trimestres. La Suisse, qui a dans l’ensemble plutôt bien surmonté le choc du franc fort cette année, en tirera profit.

Il semble qu’une bonne partie des entreprises sont désormais en mesure de faire face à un cours de l’euro à 1,10 franc, même si certaines firmes et branches ne sont pas encore parvenues à compenser la vigueur de la devise helvétique.

Pour mémoire, plusieurs administrations et institutions ont délivré en septembre dernier leurs projections de croissance pour l’économie helvétique. Pour l’an prochain, le centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich table sur une expansion du PIB de 1,8%

Les deux grandes banques se sont montrées nettement moins optimistes. Credit Suisse vise un taux de 1,5% pour 2017 et UBS une valeur encore moindre, soit 1,3%. Le SECO anticipe pour sa part une croissance de 1,8.

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