Des perspectives suisses en 10 langues

Baromètre électoral: l’UDC creuse l’écart, resserrement derrière

Le ministre de la santé Alain Berset et le président de la Confédération Guy Parmelin, au premier plan, ont multiplié les apparitions en cette année marquée par la pandémie. KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) L’UDC conforte sa place de premier parti de Suisse loin devant le PS à mi-législature, selon le Baromètre électoral de la SSR. Derrière, les positions se resserrent, le PLR, Le Centre et les Verts se trouvant quasi ex-aequo au 3e rang.

Par rapport aux élections fédérales de l’automne 2019, l’UDC gagne un point de pourcent, à 26,6%. Le PS conserve sa 2e place, à 15,8% (- 1). Malgré la pandémie de Covid-19, on observe une situation très stable, relève vendredi l’Institut Sotomo à l’origine du sondage pour la SSR.

Le PLR subit le plus fort recul (- 1,5 point), à 13,6%. Le Centre, qui a entretemps bénéficié de la fusion entre le PDC et le PBD, ne perd qu’un demi-point de pourcent, à 13,3%, tandis que les Verts se maintiennent à 13,2%. Ce sont les Vert’libéraux qui réalisent la meilleure progression (+ 2 points), les mettant en embuscade à 9,8%.

Si on se réfère non pas aux dernières élections mais au baromètre de l’an passé, l’UDC gagne même 2,5 points en un an, mettant fin à une tendance négative amorcée en 2019. Les auteurs de l’étude relèvent qu’alors qu’ils sont quasi ex-aequo, PLR, Centre et Verts comptent respectivement deux, un et aucun représentant au Conseil fédéral.

Défis

Interrogés sur les principaux défis auxquels la Suisse doit faire face, les près de 28’000 sondés font passer le changement climatique, avec 44% des citations, devant la lutte contre les pandémies (32%).

Les mesures sanitaires adoptées par le Conseil fédéral ont suscité des critiques quant à la restriction des libertés individuelles au point que 17% des électeurs classent aujourd’hui la protection des libertés individuelles parmi les trois défis politiques les plus importants, selon le Baromètre de Sotomo.

Ainsi, les libertés individuelles sont presque aussi souvent citées que la sécurité sociale (18%). Pour l’UDC en particulier, la question des libertés est un ajout bienvenu à ses thèmes centraux traditionnels que sont l’immigration et la relation avec l’Union européenne, qui ont eu tendance à s’essouffler ces dernières années.

Désintérêt pour les primes maladie

Ce sont surtout les deux thèmes compétitivité, économie et chômage, pression sur les salaires qui sont moins souvent mentionnés que l’année dernière. Il y a un an, la crainte du chômage et d’une crise économique comme conséquences de la pandémie était grande. Aujourd’hui, les préoccupations concernant l’économie et l’état de l’emploi semblent s’être largement estompées.

Cela a des répercussions surtout pour le PLR et le PS, l’économie et le social étant les thèmes centraux de ces deux partis. Il n’est donc pas surprenant, selon Sotomo, que ceux-ci aient plutôt perdu de leur audience par rapport au dernier sondage.

Par rapport aux élections de 2019, ce sont surtout les primes d’assurance maladie qui ont perdu de l’importance. Il y a deux ans à peine, 43% des personnes interrogées plaçaient les primes parmi les trois principaux défis politiques. Elles ne sont aujourd’hui plus que 14%.

Peu de différences régionales

Les principaux défis politiques ne diffèrent pas fondamentalement entre les régions linguistiques. La lutte contre la pandémie est moins centrale aux yeux des électeurs et électrices de Suisse romande où elle est un des principaux défis politiques pour 19% des sondés, contre 34% en Suisse alémanique.

La différence entre les deux régions sur les autres défis ne dépasse pas 2 points, sauf sur la réforme de la prévoyance vieillesse (un défi pour 26% des Romands et 30% des Alémaniques) et la sécurité sociale (13% contre 19%). La Suisse italienne se distingue surtout sur le thème de l’indépendance et la souveraineté, qui y remporte 10 points de pourcent de plus que dans les autres régions (28% contre 18%).

Berset et Parmelin

Le Covid pèse aussi sur la perception par les sondés de l’influence des conseillers fédéraux. Déjà considéré comme particulièrement influent avant le début de la pandémie 20 mois plus tôt, à 46%, il n’est pas étonnant que le ministre de la santé Alain Berset ait fait un bond impressionnant dans l’évaluation. Ainsi trois quarts des sondés classent le socialiste parmi les deux personnes les plus puissantes en fonction.

Outre Alain Berset, seul le président en exercice Guy Parmelin (UDC) a gagné en influence depuis 2019, passant de 4% à 21%, selon les personnes interrogées. En revanche, Karin Keller-Sutter (PLR) est en net recul, de 50% à 31%. Viola Amherd (Le Centre) ainsi qu’Ignazio Cassis (PLR) sont considérés comme étant les moins influents.

Le sondage, effectué par l’institut Sotomo pour le compte de la SSR, s’est déroulé du 29 septembre au 3 octobre. Près de 28’000 personnes y ont participé, une partie via le site de la SSR, l’autre un panel recruté en ligne par Sotomo. L’échantillon a été pondéré afin d’être représentatif statistiquement. La marge d’erreur est de +/- 1,3%.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision