Des perspectives suisses en 10 langues

Berne appuie sur la pédale de gaz dans sa stratégie de test

La Confédération veut encourager les tests à grande échelle (archives). KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER sda-ats

(Keystone-ATS) Les coûts de dépistage à large échelle seront désormais pris en charge par la Confédération. Et les quarantaines pourront être raccourcies grâce à un test négatif. Le Conseil fédéral a pris mercredi de nouvelles mesures pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

“Les mesures prises en janvier semblent commencer à avoir des effets”, s’est réjoui le ministre de la santé Alain Berset devant la presse. Les infections, les hospitalisations et les décès diminuent.

La prudence est toutefois de mise, a mis en garde le conseiller fédéral. Le taux de reproduction reste trop élevé et remonte même. De plus, les infections aux nouveaux variants doublent toutes les semaines. Pour freiner l’épidémie, le Conseil fédéral a décidé de mettre l’accent sur les dépistages.

Un milliard pour les dépistages

Dès jeudi, la Confédération assumera les coûts des tests de personnes asymptomatiques. Un milliard de francs est prévu à cet effet. La possibilité de tests à grande échelle existe depuis mi-décembre. Elle n’a toutefois pas été utilisée suffisamment, a reconnu le conseiller fédéral. Or, les personnes asymptomatiques sont à l’origine de plus de la moitié des transmissions de Covid-19.

Les dépistages à large échelle doivent être encouragés, mais seulement sous certaines conditions. Ceux-ci seront pris en charge dans les endroits fréquentés par des personnes vulnérables, à l’instar des EMS, et dans les lieux où le virus peut se propager rapidement, comme les hôtels, les écoles ou les entreprises, a précisé Alain Berset. La mesure vise notamment à déceler rapidement l’apparition de nouveaux foyers.

Les cantons devront présenter à l’Office fédéral de la santé publique un concept, précisant qui devra être testé, dans quel lieu, à quelle fréquence et avec quels tests. Des tests rapides pourront être menés sur place. Les résultats négatifs ne devront pas être annoncés. Et en cas de résultat positif, un test PCR devra être effectué.

Pas question en revanche de faire des tests à l’échelle d’un canton. Faire un tel dépistage une seule fois ne servirait à rien, a pointé le ministre. Le reproduire régulièrement ferait exploser les coûts. Les tests individuels ne seront pas non plus pris en charge. Il faut qu’il y ait un intérêt public, a expliqué Alain Berset.

Quarantaines raccourcies

Les quarantaines pourront quant à elles être raccourcies en cas de test négatif à partir du 8 février. Une personne en quarantaine pourra effectuer à ses propres frais un test rapide ou PCR à partir du septième jour.

En cas de résultat négatif, elle pourra sortir de son logement, mais seulement à condition de porter un masque et de se tenir à 1,5m de toute autre personne jusqu’à la fin de la quarantaine prévue. Un test positif l’enverra en isolement.

La même possibilité sera offerte aux voyageurs venus de régions présentant un risque élevé d’infection. Ils devront en outre présenter un test PCR négatif datant de 72h au maximum. Tout comme les voyageurs arrivant par les airs, quel que soit leur point de départ. Ces derniers seront contrôlés avant de monter dans l’avion.

Tous les voyageurs devront aussi laisser leurs coordonnées, en cas d’arrivée par avion, bateau, bus ou train au moyen d’un formulaire électronique. Le ministre a tenu à préciser que les frontaliers n’étaient pas concernés par les obligations de tests. “Contraindre des centaines de milliers de personnes à se faire tester aux frontières entraînerait un chaos organisationnel”.

Amendes jusqu’à 200 francs

Sur le plan des vaccinations, le Conseil fédéral a décidé de prendre à sa charge les coûts de vaccination dans les pharmacies dès le 1er février. Les cantons pourront ainsi intégrer les pharmacies dans leur plan de vaccination.

A partir de la même date, certaines infractions aux mesures édictées par la Confédération seront punissables d’une amende. Prendre les transports sans masque ou participer à des manifestations non autorisées sera notamment amendable. Selon le délit, entre 50 et 200 francs devront être déboursés. Il s’agit d’une demande des cantons, a précisé le ministre. La mesure entend leur faciliter la tâche.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision