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Genève prend la route pour séduire la Suisse

A Lucerne, le bus de promotion de Genève a fait halte en un endroit stratégique: entre la salle de concert de la ville et le bord du lac. Fondation pour Genève

Il y a deux cents ans que Genève est officiellement entré dans la Confédération. A l’occasion de ce jubilé, les autorités cantonales ont affrété un bus qui fait une halte dans les principales villes suisses. Le but: mieux faire connaitre le canton aux autres Confédérés et effacer quelques stéréotypes. Rencontre à Lucerne.

Genève et Lucerne sont particulièrement connues des touristes étrangers. En cette journée de fin avril, ils ont la chance de pouvoir les découvrir simultanément. C’est en effet en pleine ville de Lucerne, entre la salle de concert et de congrès dessinée par l’architecte français Jean Nouvel et les bords du très pittoresque lac des Quatre-cantons, qu’est stationné le bus qui fait la promotion du canton.

Un bus qu’il est d’ailleurs difficile de ne pas voir, puisqu’il est entièrement décoré avec de grands dessins de l’auteur de bande dessinée Zep, le père de «Titeuf».

Lutter contre les préjugés

Initiée et organisée par la Fondation pour GenèveLien externe, une société d’utilité publique œuvrant pour le rayonnement de Genève, ce tour de Suisse baptisé «Genève à la rencontre des Suisses» se déroule du 18 avril au 27 juin. Durant ces 70 jours, le bus passe par 43 villes: tous les chefs-lieux cantonaux et la deuxième ville de chaque canton, ainsi que deux localités extérieures, Vaduz (Liechtenstein) et Divonne-les-Bains (France).

Ce road show constitue une offensive de relations publiques de grande envergure. Le budget de 2 millions de francs a été largement fourni par des sponsors privés. L’idée n’est pas seulement de célébrer le bicentenaire de la signature du traité de rattachement de la République de Genève à la Suisse (19 mai 1815), mais aussi de tordre le cou à certains préjugés et clichés que les autres Suisses nourrissent parfois au sujet de Genève.

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En 2012, la «Weltwoche» (hebdomadaire proche de la droite conservatrice) avait suscité l’indignation en Suisse romande en publiant un article intitulé «Les Grecs de la Suisses». Les Suisses francophones, et tout particulièrement les Genevois, y étaient notamment décrits comme peu travailleurs, portés sur la bouteille et dépensiers.

Pour Ivan Pictet, ce tour de Suisse permet de mettre les points sur quelques i. «Nous voulons montrer que nous sommes des contributeurs nets à la prospérité de la Suisse, alors que nous sommes souvent vus comme un poids pour le pays avec nos très nombreuses organisations internationales et notre population constituée d’une moitié d’étrangers. En réalité, nous sommes le 3e plus gros contributeurs dans le système de péréquation financière qui permet de transférer des fonds des cantons les plus riches vers les plus pauvres.»

Pas uniquement la Genève internationale

En Suisse comme à l’étranger, Genève est connue pour être le siège de nombreuses organisations internationales ou onusiennes: Comité international de la Croix-Rouge, Organisation mondiale de la santé, Bureau international du travail, pour n’en citer que quelques-unes. Le road show fait naturellement la part belle à cette facette de Genève. C’est ainsi que l’intérieur du bus abrite une exposition audioguidée consacrée à la présence de ces organisations internationales et à leur impact sur le quotidien des gens dans le monde entier.

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Comment les Suisses voient-ils Genève?

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Mais il y a bien d’autres choses à faire découvrir. «Par exemple, Genève, ce n’est pas seulement les banques, les Nations-Unis et le jet d’eau. C’est aussi un canton agricole. Peu de gens savent que 42% de son territoire est dédié à l’agriculture», explique l’ancien ambassadeur Luzius Wasescha, également membre de la Fondation pour Genève.

Des panneaux placés autour du bus rendent attentif à ces différentes réalités. Et comme l’intérêt passe souvent par l’estomac, le visiteur peut découvrir la recette du traditionnel gratin de cardons ou déguster quelques vins. Là encore, c’est l’occasion d’une découverte, car peu de gens savent qu’après le Valais et Vaud, Genève représente, avec ses 1400 hectares, le 3e vignoble du pays en terme de surface.

L’entrée de Genève dans la Confédération

La République de Genève a entretenu très tôt des liens avec la Confédération. Un premier traité d’assistance mutuelle est signé avec les cantons de Fribourg et Berne en 1526. D’autres suivront. Jusqu’en 1798, la République de Genève est alliée de la Confédération suisse.

En 1798, la France révolutionnaire envahit la Confédération et établit une République helvétique «sœur». Le territoire genevois est pour sa part incorporé à la France par le Traité de réunion du 15 avril 1798.

Suite aux défaites militaires de Napoléon, les troupes françaises quittent Genève le 30 décembre 1813 et la République de l’Ancien Régime est restaurée. Ne pouvant rester isolée, Genève se rapproche de la Suisse. Pour éviter un retour des Français durant les Cent-Jours, des soldats fribourgeois et soleurois débarquent au Port-Noir le 1er juin 1814. De nos jours encore, ce débarquement est reconstitué et célébré chaque année.

Les autorités genevoises signent officiellement leur entrée dans la Confédération suisse le 19 mai 1815, en même temps que les cantons de Neuchâtel et du Valais. 

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