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Cameron présente ses excuses pour un double crime de lèse-majesté

(Keystone-ATS) David Cameron a présenté ses plus plates excuses à la reine après un double crime de lèse-Majesté. Le Premier ministre britannique a révélé le soulagement d’Elizabeth II suite au rejet de l’indépendance écossaise.

Il a ce faisant trahi la sacro-sainte confidentialité des discussions entre l’exécutif et la souveraine. L’entorse au protocole, rarissime, est prise d’autant plus au sérieux qu’elle touche au dogme voulant que la reine, neutre et impartiale, ne s’immisce pas dans les affaires politiques. Elle règne, mais ne gouverne pas.

L’incident s’est produit mardi, dans les couloirs de l’ONU. David Cameron a raconté sur le ton de la fanfaronnade à l’ex-maire de New York Michael Bloomberg son coup de fil libératoire à la souveraine après la victoire du “non” au référendum, sans s’apercevoir qu’il était filmé par une caméra de Sky News.

“Elle a ronronné de contentement”

“Le comble du soulagement, quand vous êtes Premier ministre du Royaume-Uni, c’est d’appeler la reine au téléphone et de lui dire, tout va bien, c’est okay… Elle a ronronné de contentement”, a-t-il dit. Le scoop a aussitôt tourné en boucle, contraignant David Cameron à battre sa coulpe devant les journalistes l’accompagnant aux Etats-Unis, mercredi soir.

Interrogé sur sa gaffe, il s’est dit “extrêmement embarrassé” et “totalement désolé.” “Clairement, c’était une conversation privée mais elle n’aurait pas dû avoir lieu et cela ne se reproduira plus”, a promis le chef du gouvernement.

Naïf voire irrespectueux

Il a précisé que “le message clair” avait été passé par ses services au Palais de Buckingham et que lui-même présenterait personnellement ses excuses.

Nombre de commentateurs ont jugé ses propos naïfs, voire irrespectueux. C’est l’avis du Premier ministre écossais Alex Salmond et du député travailliste Paul Flynn.

Le premier a jugé “absolument pathétique” que Cameron n’ait pas compris le b.a.-ba après quatre ans de pouvoir. Le second a enfoncé le clou, estimant que cette conversation badine portait sur une question politique “sensible et clivante”.

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