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Cannes: prix du meilleur documentaire à Agnès Varda et JR

La réalisatrice Agnès Varda et de l'artiste JR ont été récompensés à Cannes pour leur documentaire "Visages, villages" (archives). KEYSTONE/EPA/JULIEN WARNAND sda-ats

(Keystone-ATS) “Visages, villages”, tribulation poétique sur les routes de France de la réalisatrice Agnès Varda et de l’artiste JR, a remporté samedi l’Oeil d’or du meilleur documentaire au Festival de Cannes. Le Palmarès de cette 70e édition sera révélé dimanche.

“Le jury a été (…) touché au coeur par ce film qui conte la considération de l’Autre à travers l’art”, a affirmé sa présidente, l’actrice française Sandrine Bonnaire. Dans ce documentaire présenté hors compétition, le tandem sillonne les routes de France à bord d’un camion photographique, allant à la rencontre d’habitants de villages délaissés.

Au fil de leurs déambulations, le film progresse au gré des souvenirs d’Agnès Varda, qui se rend par exemple sur la tombe du photographe Henri Cartier-Bresson, et va aussi frapper à la porte du cinéaste Jean-Luc Godard en Suisse.

Mention spéciale pour “Malaka”

Le jury a également décerné une mention spéciale à “Makala” du Français Emmanuel Gras, déjà récompensé du Grand Prix de la Semaine de la Critique. Dans son deuxième long-métrage, le réalisateur filme un travailleur congolais, poussant son vélo vers Kinshasa pour y vendre du charbon (“makala” en swahili). Un récit sec, sans voix off, privilégiant une lumière superbe et un travail sur le son.

Cette édition cannoise a été riche en documentaires, avec la présentation, toutes sections confondues, de “12 jours” de Raymond Depardon sur l’internement d’office, “Napalm” de Claude Lanzmann, sur une passion amoureuse en Corée du Nord en 1958, et “Le Vénérable W” de Barbet Schroeder sur un influent moine bouddhiste birman qui prêche la haine.

Al Gore est revenu en héros du climat à Cannes avec la suite à “Une vérité qui dérange” (3e documentaire le plus vu au cinéma aux Etats-Unis, deux Oscars).

Dans “Promised Land”, Eugene Jarecki a tenté d’expliquer les raisons “de la mort du rêve américain”.

Du côté des nouveaux venus: “Nothingwood”, de la Française Sonia Krolund, a emballé la critique avec son portrait d’un réalisateur star de films de série Z en Afghanistan. L’actrice britannique Vanessa Redgrave a fait ses débuts derrière la caméra avec “Sea sorrow”, qui dénonce le sort fait aux migrants.

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