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Chine, Turquie, Corée: Donald Trump parle relations et stratégies

"J'ai stoppé les essais nucléaires (de la Corée du Nord). J'ai stoppé les essais de missile. Le Japon est emballé. Que va-t-il se passer ? Qui sait ? Nous verrons", a déclaré lundi Donald Trump lors d'un entretien avec Reuters. KEYSTONE/AP/PABLO MARTINEZ MONSIVAIS sda-ats

(Keystone-ATS) Conflit commercial avec la Chine, tensions avec la Turquie, réussite avec la Corée du Nord ou encore politique monétaire de la Fed. Donald Trump a abordé lundi dans un entretien accordé à Reuters ses relations et stratégies.

Donald Trump n’attend pas grand chose des discussions commerciales avec la Chine prévues cette semaine à Washington, a-t-il ainsi fait savoir. Le président américain a ajouté qu’il ne se fixait pas de limite dans le temps pour sortir du contentieux commercial entre Pékin et Washington.

“Comme eux, j’ai une stratégie à long-terme”, a-t-il dit à l’agence de presse dans le bureau Ovale de la Maison Blanche. Il a par ailleurs accusé la Chine, tout comme les pays de la zone euro, de manipuler leurs devises respectives.

De la Turquie

Le président américain a par ailleurs exclu la moindre concession vis-à-vis d’Ankara en échange de la libération du pasteur américain Andrew Brunson, accusé de terrorisme par la justice turque. Il n’est en outre pas préoccupé par les conséquences des droits de douane qu’il a imposés en guise de riposte.

Le pasteur Brunson, accusé de terrorisme par la Turquie, a passé plus de vingt mois en détention avant d’être assigné à résidence en juillet dernier. Au cours de l’interview à Reuters, Trump a également confié qu’il pensait avoir un accord avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, quand il est intervenu auprès d’Israël pour obtenir la libération d’une ressortissante turque.

Israël a confirmé l’intervention de Trump, la Turquie démenti tout accord de ce type. “J’ai fait sortir cette personne pour lui. J’attends de lui qu’il laisse cet homme tout à fait innocent et merveilleux, un grand-père et un grand chrétien, sortir de Turquie”, a complété le locataire de la Maison Blanche.

De la Corée du Nord

Trump a jugé qu’il était “probable” qu’il reverrait le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à la suite de leur sommet historique de juin dernier à Singapour. “C’est le plus probable, mais je ne veux pas faire de commentaire”, a-t-il ajouté, évoquant la “grande alchimie” qui s’est installée entre Kim et lui.

Ces “très bonnes relations personnelles” ont permis d’éloigner les perspectives d’une nouvelle guerre de Corée de l’été dernier, quand les tensions étaient à leur comble entre Washington et Pyongyang.

Il s’est également vanté d’avoir obtenu plus de résultats en travaillant “trois mois” sur le dossier nord-coréen que ses prédécesseurs en trente ans. “J’ai stoppé les essais nucléaires (de la Corée du Nord). J’ai stoppé les essais de missile. Le Japon est emballé. Que va-t-il se passer ? Qui sait ? Nous verrons”, ajoute-t-il.

De la Russie

Donald Trump a qualifié d'”excellente” sa rencontre de deux heures avec son homologue russe Vladimir Poutine le mois dernier à Helsinki. “Nous avons parlé d’Israël, de la Syrie, de l’Ukraine”, détaille-t-il, précisant avoir “mentionné la Crimée, comme toujours quand je parle de l’Ukraine”.

Trump assure qu’à aucun moment Poutine ne lui a demandé de lever les sanctions américaines prises contre Moscou. “Je n’envisage pas de le faire”, a ajouté le président américain. “Je l’envisagerai seulement s’ils font quelque chose qui est bon pour nous.”

Le chef de la Maison Blanche assure en outre qu’il n’a “jamais dit” qu’il rencontrerait les dirigeants iraniens. “Si (le président iranien Hassan Rohani) veut que l’on se rencontre, soit. S’il ne veut pas qu’on se voit, je m’en fiche (…) Je n’ai pas demandé de rencontre.”

De la politique monétaire

Trump n’est pas “emballé” par la politique de hausse des taux d’intérêt suivie par le président de la Réserve fédérale Jerome Powell, qu’il a lui-même nommé en remplacement de Janet Yellen.

En augmentant les taux, la banque centrale dope le dollar ce qui rend les produits américains plus chers à l’exportation et va à l’encontre des objectifs du président Trump de réduire le déficit commercial. Le président estime que la Fed pourrait avoir une politique monétaire plus accommodante.

C’est la troisième fois que le président américain s’en prend à la Réserve fédérale, rompant avec la tradition de ne pas commenter ses décisions publiquement pour préserver son indépendance.

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