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Cinq oeuvres ont été volées par le régime nazi, selon la task force

(Keystone-ATS) La commission allemande chargée de retracer l’origine des centaines oeuvres d’art du collectionneur Cornelius Gurlitt a livré jeudi ses conclusions. Elle n’a identifié avec certitude que cinq pièces volées par les nazis sur quelque 500 cas suspects.

Un tiers des quelque 1500 pièces amassées par Cornelius Gurlitt avait une provenance douteuse. Durant ses deux ans de travaux, la task force n’a pu finalement prouver que seules cinq oeuvres d’art avaient été spoliées ou extorquées durant la période nazie.

Dans cinq autres cas les soupçons ne se sont pas confirmés, a relevé la responsable de la task force Ingeborg Berggreen-Merkel à l’occasion de la présentation du rapport final à Berlin. Selon ce document, l’origine a été établie avec certitude dans 11 cas seulement. La cheffe des experts a souligné la difficulté de retracer l’origine des oeuvres en l’absence de documentations suffisantes.

Poursuite des travaux

La suite des travaux sur l’origine des oeuvres d’art sera désormais confiée au Centre allemand des biens spoliés à Magdebourg (D). Pour l’Etat, l’objectif reste d’élucider l’origine des pièces découvertes dans l’appartement de Cornelius Gurlitt, a souligné la ministre allemande de la culture Monika Grütters.

La ministre a dit pouvoir comprendre l’impatience des héritiers des personnes qui ont été spoliées par les nazis. Des voix se sont en effet élevées en Allemagne pour dénoncer la lenteur et l’opacité des travaux de cette task force créée en 2013. Monika Grütters a évoqué un dilemme entre rigueur scientifique et l’intérêt des victimes.

Musée des Beaux-Arts de Berne

Décédé en mai 2014, Cornelius Gurlitt avait hérité un important patrimoine artistique de son père, un marchand d’art controversé sous le Troisième Reich. La collection comprend des Picasso, des Monet ou des Chagall, sortis de l’oubli en 2012 lors de leur découverte dans l’appartement du vieillard à Munich.

Par testament, Cornelius Gurlitt a fait part de sa volonté de léguer au Musée des Beaux-Arts de Berne sa collection contestée, soupçonnée d’être issue de pillages perpétrés sous le régime nazi. Un transfert en Suisse ne pourra toutefois intervenir que pour des pièces dont la provenance a été établie.

La cousine de l’héritier, Uta Werner, a actionné la justice pour s’opposer à ce legs, estimant que son proche parent n’avait plus toute sa tête lors de sa décision. Elle a été déboutée en première instance.

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