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Congrès PS: Manuel Valls s’en donne à coeur joie contre Sarkozy

(Keystone-ATS) L’ancien président Nicolas Sarkozy “est un problème” pour la France, a déclaré samedi le premier ministre Manuel Valls. Le chef du gouvernement s’exprimait devant le congrès du Parti socialiste, une semaine après celui de l’UMP devenu depuis “Les Républicains”.

L’ex-chef de l’Etat, qui ne cache pas sa volonté de prendre en 2017 sa revanche de l’élection présidentielle perdue de 2012, avait alors accusé la gauche au pouvoir d’avoir “abandonné” et “trahi” la République et d’être d’une “terrifiante médiocrité”.

“Par ses pratiques dans l’opposition, Nicolas Sarkozy est déjà un problème pour le pays”, a contre-attaqué Manuel Valls dans son intervention au congrès du PS, censé ouvrir la voie à une candidature de François Hollande à un deuxième mandat.

“Parce que nous sommes tout sauf laxistes”, a-t-il poursuivi dans une allusion à une autre critique récurrente de la droite. “Je ne veux pas que Nicolas Sarkozy récidive, qu’il fasse à nouveau ce qu’il a fait à notre pays quand il était au pouvoir”. “Et je ne veux pas qu’il continue d’ouvrir un peu plus la porte à cet ennemi redoutable qu’est l’extrême droite”.

“Privatisé” un “bien commun”

Manuel Valls a à son tour accusé la droite de ne conserver que le “vernis” de la République et d’en oublier le sens. Il a aussi reproché aux dirigeants de l’ex-UMP d’avoir “privatisé” un “bien commun” en se rebaptisant “Les Républicains”.

“Derrière cette guerre du langage, ce trafic d’appellations, cette privatisation d’un bien commun, il y a une duperie”, a-t-il ajouté. “Ce que cache le rhabillage de l’UMP, c’est un manque abyssal d’idées!”.

Il a dressé un bilan sévère de la droite au pouvoir sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy : “Dette, déficits, services publics abîmés, postes de policiers, gendarmes, soldats infirmières, enseignants supprimés, justice malmenée, délinquance en hausse, stigmatisation des étrangers !”

“Alors, j’invite le chef de l’opposition à méditer sur le passé, avant que d’envisager l’avenir”, a-t-il conclu. “Faire de la politique, c’est servir les autres et non pas régler des comptes personnels (…) C’est élever le débat et non pas plonger des deux pieds dans l’outrance et la hargne (…) C’est débattre, argumenter. Ce n’est pas vociférer ou insulter”.

“Continuer à réformer”

Dans son discours, il a aussi assuré que son gouvernement devait “continuer à réformer”, promettant le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu et assurant qu’il prendrait “ses responsabilités face au patronat.

“Etre de gauche, ce n’est pas faire le choix de la facilité”, a-t-il jugé, lançant: “nous n’avons pas le droit de faiblir” mais assurant que “la gauche, c’est un mouvement, un mouvement généreux”. “Etre de gauche, c’est avancer. Jamais reculer! La gauche, c’est progresser, et en même temps partager. La gauche, c’est élever chacun! Alors, soyons fiers d’être de gauche”, a-t-il conclu.

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