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Coup de gueule au sommet contre les administrateurs de SAirGroup

L'ancien Conseil d'administration de SAirGroup dans le collimateur du Conseil fédéral. Keystone

Pascal Couchepin et Moritz Leuenberger estiment logique de refuser la décharge au Conseil d'administration du SAirGroup pour sa gestion. La Confédération (actionnaire à hauteur de 3%) dévoilera ses intentions lors de l'assemblée générale du 25 avril, mais la décision du Gouvernement est déjà prise.

«La logique est de refuser la décharge», déclare Pascal Couchepin dans une interview parue dans l’édition dominicale du «Matin». Selon lui, la refuser s’apparente à une mesure préventive: «J’ai un certain nombre de questions et j’attends le rapport spécial pour décider si j’ouvre une action en responsabilité.»

Pour Moritz Leuenberger, président de la Confédération, accorder la décharge au conseil d’administration n’a pas de sens, comme il le déclare au «SonntagsBlick». La Confédération, en tant qu’actionnaire, pourrait porter plainte mais seulement après une expertise spéciale, ajoute le ministre des transports.

Le ministre de l’économie de son côté précise que le Conseil fédéral ne connait pas dans le détail la situation économique du groupe. «Comme tout actionnaire, ni plus ni moins», lance M. Couchepin. Et de rappeler qu’une étude publiée il a quelques mois démontrait que SAirGroup était la société en Suisse qui a le plus détruit de capital en dix à quinze ans.

Au sujet du monopole accordé à Swissair jusqu’en 2008, Pascal Couchepin admet qu’une erreur a été commise. «On aurait dû libéraliser plus tôt». Si la compagnie avait eu à affronter la concurrence plus vite, «il y aurait eu un dard dans son flanc qui l’aurait obligée à prendre des décisions plus efficaces».

Le conseiller fédéral demeure néanmoins optimiste quant à l’avenir de SAirGroup. «La compagnie possède une marque extraordinaire, un personnel compétent, une clientèle, et encore un certain nombre de moyens». De plus, Pascal Couchepin pense que le système bancaire suisse est suffisament fort pour l’aider à passer le cap.

De leurs côtés, les Grands Conseil genevois et vaudois ont déjà annoncé qu’ils n’accorderaient pas de décharge à l’ancien Conseil d’administration de SAirGroup. Les deux cantons détiennent des parts minoritaires, alors que celle de la Confédération se monte à 3 %.

Le secteur privé s’intéresse aussi de très près aux comptes du groupe. Une association d’actionnaires emmenée par l’avocat zurichois Hans-Jacob Heitz veut exiger un examen approfondi de la comptabilité lors de la prochaine assemblée. Cette expertise indépendante devrait prendre en considération la gestion des cinq dernières années.

swissinfo avec les agences

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