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L’industrie suisse lorgne du côté du Brésil

Arena Fonte Nova, à Salvador de Bahia, fait partie des quatre stades dont le chantier a été assuré par la Zurich. La Suisse y affrontera la France le 20 juin. Ascom/Secom

Avec la Coupe du monde de football qui approche et un furieux besoin d'investissements, principalement dans les infrastructures, le Brésil figure plus que jamais dans le radar des entreprises suisses. De nombreuses occasions s’offrent à elles.

On recense actuellement quelque 350 sociétés suisses actives au Brésil. Elles emploient 106’000 personnes et totalisent un chiffre d’affaires annuel de plus de 9 milliards de francs. Certaines d’entre elles peuvent se targuer d’une longue histoire dans le pays, comme Nestlé ou ABB. D’autres sont arrivées sur ce marché plus récemment, notamment depuis que la stabilité économique et politique du pays s’est améliorée.

Dans de nombreux cas, elles peuvent se prévaloir d’atouts qui font défaut aux entreprises brésiliennes. C’est le cas dans les domaines des équipements, du know-how, des technologies de pointe et des garanties de qualité. La majeure partie de ces sociétés n’est pas venue au Brésil uniquement pour profiter des occasions offertes par des événements sportifs majeurs comme le Mondial de football et les Jeux olympiques de 2016, mais avec une vision à long terme.

Les secteurs d’activité dans lesquels elles opèrent sont très divers: construction, ingénierie, sécurité, finances, alimentation, articles de luxe… Outre le fait d’être suisses, ces entreprises ont aussi en commun le fait d’avoir réussi à s’implanter dans un pays difficile du point de vue économique, politique et fiscal.

Les matches de la Coupe du monde seront suivis par environ 3,2 milliards de téléspectateurs dans le monde, un record.

Le responsable de la production et de la transmission est la société suisse Host Broadcast Services (HBS), qui collabore avec la FIFA depuis des années. HBS fait partie du groupe Infront Sports & Media, basé à Zoug, qui emploie 500 personnes environ et est présent dans le pays depuis dix ans.

Durant le Mondial, HBS gérera 5000 heures d’images environ, entre matches, interviews et entraînements.

Au Brésil pour y rester

Présente sur place depuis 1982, Zurich est aujourd’hui numéro quatre dans le secteur des assurances et responsable de la sécurité sur le chantier de quatre stades: Itaquerão à São Paulo, Maracanã à Rio de Janeiro, Brasília Arena à Brasília et Fonte Nova Arena à Salvador de Bahia. Le groupe est en outre impliqué dans différents autres projets d’infrastructures liés aux Mondiaux, indique Werner Stettler, dirigeant de la filiale brésilienne mais qui, pour des raisons de confidentialité, préfère ne pas dévoiler le montant des contrats en jeu.

Zurich, qui emploie 1300 personnes au Brésil, s’occupe aussi, directement et indirectement, de projets liés aux Jeux olympiques comme la construction du métro ou des travaux de mise en valeur, précise Werner Stettler. Cette expansion a commencé il y a quelques années. En 2008, l’assureur a acquis la Companhia de Seguros Minas Brasil et la Minas Brasil Vida et Previdência. En 2011, la société a acheté à Santander 51% de son secteur vie et prévoyance privée au Brésil, Mexique, Chili et Uruguay. «Zurich croit dans les possibilités offertes par ce pays», affirme Werner Stettler.

Dans le secteur du bâtiment, la Geobrugg SA, qui fait partie du groupe Brugg, dont le siège est dans la ville argovienne du même nom, fournit les câbles et l’acier de la structure du toit du stade de Maracanã, ainsi que des systèmes de protection pour différents projets d’infrastructures dans le cadre de la Coupe du monde de football. Le groupe est présent au Brésil depuis vingt ans et la première installation des systèmes Geobrugg remonte à 2004/2005.

Maria Teresa Soares, responsable de Geobrugg au Brésil, affirme que l’expansion des dix dernières années s’est faite graduellement. «Il existe dans le pays une forte demande pour des travaux liés à l’infrastructure et s’est pourquoi le Brésil est devenu prioritaire dans nos activités et nos investissements», souligne-t-elle.

Le producteur suisse de montres Parmigiani de Fleurier, dans le canton de Neuchâtel, est l’un des sponsors officiels de la Fédération brésilienne de football (CBF). Le contrat a été signé en 2011 pour cinq ans. L’entreprise a lancé une collection exclusive inspirée du foot brésilien, la Collection CBF.

À l’occasion de la Coupe du monde, Parmigiani accueillera 500 invités de marque qui pourront assister à deux matches dans deux villes différentes.

La marque de montres de luxe a inauguré une nouvelle boutique à São Paulo au cours du second semestre de 2013.

Clés électroniques

Le groupe Kaba, basé à Rümlang dans le canton de Zurich, a de son côté ouvert une filiale au Brésil en 1999, se positionnant sur le marché des clés, des serrures électroniques pour les hôtels, des systèmes en ligne de contrôle d’accès pour usines et résidences.

En plus de sa participation aux grands projets directement liés à la Coupe du monde, la société s’est vue adjuger, via Shenzhen Probuck Technologies (société chinoise achetée par Kaba en 2013), la fourniture des systèmes d’accès biométriques pour le Village olympique de Rio de Janeiro.

«Même si notre chiffre d’affaires est relativement faible ici, nous concentrons actuellement nos efforts sur ce marché», indique le service de communication de la société. Un premier pas a été l’acquisition en février du brésilien Task Sistemas de Comunicação, qui permet à Kaba d’augmenter considérablement son réseau de distribution.

Parmi ses clients, Kaba cite plus de 1000 hôtels ainsi que l’aéroport de Guarulhos à São Paulo, qui fait l’objet d’une grande transformation. Une autre grande société suisse y est également engagée: Sulzer, qui a reçu fin 2013 une commande pour un système de pompage. L’aéroport, un des plus fréquentés d’Amérique latine, doublera ses capacités et pourra accueillir 60 millions de voyageurs par an.

Le groupe helvétique œuvre aussi dans le secteur des technologies chimiques, avec une participation de Sulzer Chemtech. «Nous prévoyons une croissance de la consommation d’énergie (pétrole et gaz), ce qui se traduira par une augmentation des investissements dans les raffineries brésiliennes», relève Verena Gölker, responsable de la communication de Sulzer.

Victorinox.ch

Sans oublier les couteaux et le chocolat

Victorinox, qui a son siège à Ibach dans le canton de Schwyz, peaufine de nouvelles stratégies pour consolider sa présence au Brésil. Le célèbre fabricant de couteaux suisses y a ouvert une filiale il y a déjà vingt ans.

«C’est la première fois cependant que nous investissons au Brésil pour faire mieux connaître notre marque», communique la société. Ces prochaines années, elle veut développer des produits spécifiques, à l’instar d’une édition spéciale de couteaux avec les images des sites touristiques les plus connus du pays.

Présent depuis plus de 90 ans au Brésil, Nestlé fait partie des sponsors de la Coupe du monde à travers sa marque de chocolat Garoto, la plus vendue dans le pays. Pour devenir le «chocolat officiel» de la Coupe des Confédérations 2013 et de la Coupe du Monde 2014, le groupe a déboursé au moins 80 millions de francs, soit l’investissement publicitaire le plus important jamais réalisé par la marque.

(Adaptation du portugais: Isabelle Eichenberger)

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