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Damas et l’ASL d’accord pour respecter une trêve pour l’Aïd

"Un 'régime de silence' sera appliqué sur l'ensemble du territoire de la République arabe syrienne pour une durée de 72 heures à partir (du) 6 juillet et jusqu'(au) 8 juillet", a indiqué un communiqué de l'armée, repris par les médias officiels (archive). KEYSTONE/EPA/YOUSSEF BADAWI sda-ats

(Keystone-ATS) Les insurgés de l’Armée syrienne libre (ASL) ont accepté sous condition mercredi le principe d’une trêve à l’occasion de la fin du ramadan. L’armée de Bachar al-Assad avait déclaré plus tôt qu’elle observait un “régime de calme” de 72 heures depuis ce mercredi.

“Nous, les groupes révolutionnaires armés de Syrie, saluons tout effort qui aille dans le sens d’un cessez-le-feu permettant que la période de l’Aïd el Fitr soit heureuse”, écrit l’ASL dans un communiqué. Les insurgés font référence à la fête qui marque la fin du mois de jeûne musulman du ramadan.

“Nous annonçons que nous le respecterons, aussi longtemps que l’autre partie le fera”, ajoute-t-il dans ce texte diffusé sur le compte Twitter d’une personnalité de l’opposition.

Trois jours de calme

L’armée du régime avait déclaré quelques heures plus tôt qu’elle décrétait un “régime de calme” d’une durée de 72 heures à partir de ce mercredi 01h00 (minuit en Suisse) “sur l’ensemble du territoire de la République arabe syrienne”. Le texte ne précise pas si ce cessez-le-feu exclut ou non les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) et du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.

Le 27 février, une cessation des hostilités négociée par les Etats-Unis et la Russie était entrée en vigueur en Syrie, sauf dans les régions contrôlées par les djihadistes. Mais cette trêve a fini par voler en éclats après des violations répétées des belligérants.

En visite à Tbilissi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est félicité de cette annonce. Il estime qu’elle était le “signe avant-coureur” d’accords de trêve plus ambitieux et plus durables.

“Nous sommes engagés dans des discussions avec diverses parties, dont la Russie, sur la possibilité d’étendre” ce nouveau cessez-le-feu, a-t-il poursuivi. “Est-ce que 72 heures est suffisant? La réponse est non. Est-ce que 72 heures est mieux que rien? La réponse est oui”, a-t-il lancé.

Bombardements sur Alep

Toutes les tentatives de faire respecter durablement les trêves entre rebelles et régime ont échoué, tout comme les efforts d’un règlement politique du conflit qui a fait plus de 280’000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes.

De nombreuses trêves temporaires à Alep, ville divisée du nord du pays, ont été régulièrement annoncées ces derniers mois, avant que le front ne s’embrase à nouveau. Les habitants sont victimes d’un côté des frappes du régime et, de l’autre, des tirs de roquettes des insurgés sur les quartiers gouvernementaux.

Malgré l’annonce de la trêve, les quartiers Est d’Alep ont subi des bombardements d’artillerie en matinée, rapportent le correspondant de l’AFP sur place et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Un civil a été tué et plusieurs blessés par des tirs d’artillerie à l’heure la prière de l’Aïd, selon l’OSDH.

Offensive dans la Ghouta orientale

L’organisation insurgée du Jaich al Islam a de son côté accusé le gouvernement syrien et ses alliés d’avoir lancé l’assaut contre la localité de Maïdaa, dans la région de la Ghouta orientale, à l’est de Damas.

Selon l’OSDH, les forces du régime se sont emparées de la quasi-totalité de la ville et les affrontements se poursuivent dans la zone, que tenait jusqu’à présent le Jaich al Islam, composante du Haut comité des négociations (HCN) qui représente l’opposition aux négociations de paix de Genève.

A Homs, troisième ville de Syrie, le président Bachar al-Assad a assisté à la prière de l’Aïd el-Fitr, un déplacement inédit du chef de l’Etat dont les sorties en public sont assez rares.

Revendication de l’EI

Les analystes estiment que les violences continueront de déchirer la Syrie tant qu’il n’y a pas d’effort véritable pour relancer un processus politique.

L’EI a, par ailleurs, revendiqué mercredi l’attentat suicide qui a fait 16 morts la veille dans un quartier kurde de Hassaké, une ville du nord-est de la Syrie. Seize personnes avaient été tuées et 40 blessées, lorsqu’un kamikaze à moto s’est fait exploser devant une boulangerie, selon l’OSDH.

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