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Des efforts supplémentaires pour la stratégie énergétique 2050

La plus grande part des émissions de CO2 vient des transports, en particulier du trafic routier (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) La mise en oeuvre de la stratégie énergétique 2050 est en bonne voie pour atteindre les valeurs incitatives d’ici à 2020, relève jeudi le monitoring de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). Des efforts supplémentaires sont toutefois nécessaires à plus long terme.

La stratégie énergétique 2050 a été acceptée par 58% des Suisses en mai 2017. Elle vise une transition progressive du système énergétique suisse passant notamment par une sortie du nucléaire et l’encouragement des énergies renouvelables. Le cadre législatif visant à réduire la consommation d’énergie et encourager les énergies renouvelables est entré en vigueur le 1er janvier 2018.

Pour accompagner ce tournant énergétique, l’OFEN a mis en place un monitoring chargé d’évaluer les progrès réalisés, les coûts et l’évolution du système. Il ressort du deuxième rapport, qu’à la fin 2018, certains objectifs à court terme sont déjà atteints.

La consommation énergétique par habitant a ainsi baissé de 18,8% en 2018 par rapport à 2000. Après ajustement des conditions météorologiques, la diminution atteint 17,2%, alors que l’objectif fixé par la loi sur l’énergie pour 2020 est de 16%. Mais pour 2035, la consommation énergétique doit être réduite de 43%. La baisse annuelle doit donc atteindre 2,2%, alors qu’elle n’est que de 1,9% par an depuis 2000.

Energies renouvelables en hausse

La consommation électrique est également en baisse, de 6,4% comparé à 2000. La valeur incitative pour 2020, fixée à 3%, est atteinte, indique l’OFEV. Pour l’objectif d’un recul de 13% en 2035, la consommation électrique devra baisser à l’avenir en moyenne de 0,4% par an. La hausse des températures, mais aussi des développements technologiques, comme une meilleure isolation thermique ou des appareils électriques plus efficaces, ont contribué à cette baisse.

En parallèle, la production électrique à partir d’énergies renouvelables, sans l’hydraulique, a continué sa progression. En 2018, elle était de 3877 gigawattheures (GWh), soit 6,1% de la production totale. La valeur incitative pour 2020 se situe à 4400 GWh et celle de 2035 à 11’400 GWh.

La production d’électricité hydraulique s’est, elle, montée à 37’400 GWh l’an dernier. C’est 30,9% de l’objectif prévu pour 2035 (la loi ne mentionne pas de valeur indicative pour 2020). Pour atteindre cette valeur incitative, l’OFEN remarque que le potentiel existant jusqu’en 2050 devra être presque entièrement exploité d’ici à 2035.

Produits pétroliers en force

Alors que le Conseil fédéral vise la neutralité carbone d’ici à 2050, l’approvisionnement énergétique s’est diversifié, permettant de limiter la dépendance envers les énergies fossiles. La part des produits pétroliers recule grâce à la diminution de la consommation de combustibles pétroliers, relève le texte.

L’an dernier, la moitié de l’approvisionnement énergétique de la Suisse provenait des produits pétroliers. Cette part a diminué de 10% depuis 2000, précise le rapport. Le gaz (+2,5%), l’électricité (+3%), le bois et le charbon (+1,3%), ainsi que les énergies renouvelables (+2,6%) et le chauffage à distance (+0,8%) ont vu leur part augmenter.

Quant au prix de l’électricité en Suisse, il a augmenté de 1,1% par an entre 2001 et 2018. L’an dernier, il a toutefois légèrement fléchi, contrairement à la tendance observée dans les autres pays de l’OCDE. Il est même inférieur à celui de l’Allemagne ou de l’Italie.

Emissions de CO2, loin du compte

Du côté des émissions de CO2, leur volume global a légèrement baissé depuis 2000, écrit l’OFEN. En 2017, elles étaient de 4,3 tonnes par habitant, contre 4,4 tonnes un an plus tôt. Mais l’objectif de les réduire à 1-1,5 tonne d’ici à 2050 reste éloigné, reconnaît l’OFEN.

La plus grande part de ces émissions vient des transports, en particulier du trafic routier. Si les émissions du secteur des transports ont diminué d’environ 0,9 million de tonnes depuis 2000, celles engendrées par le trafic aérien n’ont cessé de progresser depuis 2005.

Le rapport annuel de l’OFEN englobe 40 indicateurs répartis dans sept thématiques. Il sera complété tous les cinq ans d’un bilan de politique énergétique destiné aux Chambres fédérales.

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