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Des extrêmes de malnutrition dans de nombreux pays

De nombreux pays pauvres ou à revenus intermédiaires sont confrontés à la fois à l'obésité et à la sous-alimentation selon l'OMS qui a évalué la situation de nombreux Etats (archives). KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB sda-ats

(Keystone-ATS) Plus d’un tiers des pays pauvres et à revenus intermédiaires font face à la fois aux problèmes d’obésité et de sous-alimentation. Ces questions sont liées “à des changements rapides dans les systèmes alimentaires”, selon un rapport de l’OMS publié lundi.

L’Afrique subsaharienne et une partie de l’Asie et de l’Asie/Pacifique sont particulièrement affectées. “Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité en terme de nutrition”, estime le directeur de cette question au sein de l’OMS Francesco Branca.

Les pays pauvres ne peuvent plus être considérés comme seulement sous-alimentés, ni les Etats riches comme victimes seulement d’obésité. Les systèmes alimentaires ne réussissent pas à garantir des repas “sûrs”, “bons pour la santé”, “durables” et “peu coûteux” à toue la population, déplore le responsable de l’OMS.

Il a ajouté devant la presse que les lignes directrices de l’institution sur cette question allaient être révisées et qu’un sommet de haut niveau aura lieu en 2021 à New York.

Il demande une action “urgente” sur toutes les composantes de la malnutrition. Pendant longtemps, les efforts étaient plutôt menés sur la sous-alimentation. M. Branca appelle à réexaminer toutes les politiques, de la production à la distribution en passant par les prix, la consommation et les déchets.

Et il souhaite que les gouvernements favorisent des consommations bonnes pour la santé, notamment en taxant les produits en cause. Les pertes pour le Produit intérieur brut (PIB) sont évaluées à 8% pour la sous-alimentation et à 3% pour le surpoids, qui affecte 2,3 milliards de personnes dans le monde.

Nombreux acteurs

Dans 48 des 126 pays pauvres et à revenus intermédiaires, ces questions se mêlent dans une “double charge” de la malnutrition, une part stable par rapport à il y a une vingtaine d’années. Une quinzaine de pays pauvres supplémentaires ont été confrontés à ces deux problèmes, une preuve que l’obésité est plus importante. Alors que leur nombre a reculé parmi les pays à revenus intermédiaires.

Une sous-alimentation suivie d’une obésité augmente la menace des maladies non transmissibles. L’OMS ajoute que des dispositifs pour tenter de limiter la première ont pu favoriser la seconde dans certains pays et doivent être réaménagés.

Des soins comme des systèmes agricoles et alimentaires établis davantage en lien avec la santé peuvent améliorer la situation sur les deux composantes, dit-elle. Elle rappelle que l’allaitement et une alimentation végétarienne sont favorables à des repas de meilleure qualité.

En cause également, le fait que les marchés de produits frais sont moins nombreux et que les grandes entreprises de la branche contrôlent davantage la filière dans de nombreux pays. L’OMS appelle tous les acteurs à collaborer davantage pour éviter des coûts économiques, sociaux et environnementaux “dans les prochaines décennies”. Et à oeuvrer pour de nouvelles politiques.

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