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Des voix romandes de gauche pour le fonds FORTA

Avec FORTA, 390 millions de francs par an sont assurés pour le trafic d'agglomération jusqu'en 2030, a expliqué Daniel Brélaz (au centre). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Des socialistes et des Verts romands se distancient de leurs partis suisses et plaident pour le fonds FORTA soumis au vote le 12 février. Ils rappellent que cet outil permettra de financer les projets d’agglomération, y compris de la mobilité douce.

La conseillère d’Etat socialiste vaudoise Nuria Gorrite, le conseiller aux Etats Didier Berberat (PS/NE) et les conseillers nationaux Manuel Tornare (PS/GE) et Daniel Brélaz (Verts/VD) ont donné de la voix lundi devant la presse. Ils ont défendu la création d’un fonds fédéral pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (FORTA).

Petites agglomérations

Daniel Brélaz a rappelé que “le financement des agglomérations devient hautement problématique”. “Or, avec FORTA, 390 millions de francs par an sont assurés pour le trafic d’agglomération jusqu’en 2030. Cela permettra d’initier des projets toujours plus nombreux, aussi pour des agglomérations plus petites”, a-t-il expliqué.

Un rejet de FORTA entraînerait un moratoire de fait pendant au moins quatre ans, selon l’écologiste. Il aurait des conséquences directes sur de nombreux projets d’agglomération, qui concernent pour un tiers la mobilité douce, c’est-à-dire le vélo, le tram ou le métro.

Cela représenterait “un gros problème” pour le futur M3 lausannois. La deuxième tranche du projet, jusqu’à la Blécherette, n’a pas encore de financement fédéral, a rappelé l’ancien syndic.

Arrêter d’être dogmatique

Sceptique au départ, Manuel Tornare avait voté non au Conseil national mais il a revu sa position, après les améliorations apportées par le Conseil des Etats. Le fonds permettra de financer plusieurs projets genevois, comme une ligne de tram ou l’élargissement de l’autoroute de contournement. “Il faut arrêter d’être dogmatique et trouver des solutions aux problèmes d’embouteillages”, a-t-il lancé.

FORTA est “important pour le développement des régions périphériques”, a ajouté Didier Berberat. Quelque 400 kilomètres de routes cantonales seront reprises par la Confédération, ce qui permettra de financer de nombreux aménagements routiers, notamment le contournement du Locle (NE) et de Morges (VD) ainsi que la réfection de la route d’accès au Grand-Saint-Bernard.

Pour la Suisse romande

“Il ne faut pas raviver la guerre rail-route, qui est toujours défavorable aux transports publics. Abandonner le plan de financement des agglomérations serait particulièrement dommageable pour la Suisse romande”, a ajouté Nuria Gorrite.

La conseillère d’Etat reconnaît que “quelques éléments pris isolément” ne plaisent pas au comité. “Nous aurions préféré une hausse de plus de 4 centimes du prix de l’essence. Mais il faut faire une pesée des intérêts globale”, a-t-elle déclaré.

Le Fonds FORTA est combattu par les Verts et le PS au niveau suisse. Plusieurs sections socialistes romandes ont opté pour le oui, et de “nombreux Verts d’exécutifs y sont aussi favorables”, a ajouté Daniel Brélaz. Les Conseils d’Etat vaudois, genevois et neuchâtelois défendent le fonds, tout comme l’Union des villes suisses.

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