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Deux hommes condamnés en appel pour le viol d’une handicapée

Le Tribunal cantonal de Fribourg, sis à l'Hôtel de Ville, a confirmé le verdict à l'encontre des deux hommes (archives). KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI sda-ats

(Keystone-ATS) Deux hommes de 31 et 24 ans qui avaient violé une jeune femme de 20 ans atteinte d’un handicap mental en 2012 à Fribourg ont vu leurs condamnations confirmées lors de leur procès en appel. Tous deux demandaient l’acquittement.

Le Tribunal cantonal a confirmé lundi les peines prononcées par le Tribunal pénal de la Sarine en février 2016. Le premier prévenu avait écopé de 6 ans de prison pour contrainte sexuelle et viols aggravés, commis en commun sur une personne incapable de discernement, et le second de 20 mois avec sursis de 2 ans.

La jeune femme souffre d’un retard mental à cause d’une maladie génétique. Après des années passées en institution, elle avait acquis une certaine autonomie. Elle a rencontré les deux hommes dans une discothèque fribourgeoise dans la nuit du 17 au 18 juin 2012.

Ayant un concept enfantin de l’amour, elle a vite considéré le plus âgé des deux comme son “petit ami”. Elle les a suivis dans l’appartement d’une de leurs connaissances. Le principal prévenu a eu un rapport sexuel avec elle, puis a incité les deux autres hommes à faire de même. Le second prévenu a commencé, puis s’est arrêté face au refus de la victime.

Encore le lendemain

Le lendemain, le principal prévenu a encore tenté un rapport avec elle dans une forêt. Puis il l’a présentée à un autre homme de sa connaissance et il a laissé ce dernier abuser d’elle. Cet homme-là n’a pas pu être identifié par la justice.

La jeune femme, qui était vierge, a ainsi subi quatre agressions sexuelles en 24 heures. Elle a gardé des séquelles psychiques importantes, a commenté son avocate. Elle est devenue craintive et très dépendante d’autrui.

Les deux Portugais ont un déficit intellectuel, ont relevé leurs avocats lors de l’audience. Le principal prévenu avait trouvé la jeune femme étrange mais il ne se rendait pas compte de son handicap, selon son défenseur. Et l’avocat de se demander “pourquoi elle n’était pas surveillée mais livrée à elle-même”.

Et même si le prévenu s’était rendu compte du handicap de la jeune femme: il n’était pas pour autant conscient qu’elle était incapable de discernement et qu’elle ne pouvait pas donner de consentement valable, a poursuivi l’avocat. Ces deux éléments ont été établis par la suite par une expertise psychiatrique.

Handicap visible

C’est au contraire parce qu’il savait qu’elle était handicapée qu’il a osé commettre de tels actes, a argumenté la procureure. Son handicap est immédiatement perceptible, a-t-elle ajouté (démarche, visage, élocution).

La victime “a été maltraitée, méprisée, niée dans sa condition d’être humain.” Elle était incapable d’estimer le danger et de se défendre. Certes, son récit des faits n’est pas linéaire, mais il est compréhensible, détaillé et crédible.

Le premier prévenu avait renoncé à s’exprimer devant la Cour avant le verdict. Le second avait une nouvelle fois affirmé son innocence.

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