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Doris Leuthard lance sa campagne pour la stratégie énergétique

La conseillère fédérale Doris Leuthard a présenté ses arguments pour la stratégie énergétique, en votation le 21 mai. KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) La stratégie énergétique 2050 est “sûre, propre et suisse”, a déclaré mardi la conseillère fédérale Doris Leuthard, en lançant sa campagne. Le projet qui vise à sortir du nucléaire en produisant plus d’énergie verte sera soumis au peuple le 21 mai.

“Nous voulons augmenter l’efficacité énergétique des bâtiments, produire du courant local et plus propre”, a résumé Doris Leuthard devant les médias. Le projet vise aussi à rendre la Suisse moins dépendante de l’étranger. Celle-ci paie 13 milliards de francs par an pour importer son énergie.

Réponse aux changements

A cela s’ajoute un monde de l’énergie en pleine mutation avec la chute des prix de l’électricité. Les BKW ont annoncé la fermeture de Mühleberg pour 2019 pour des raisons économiques. “La stratégie énergétique est notre réponse à ces changements. On va vers un marché avec des installations plus petites et délocalisées”, a ajouté la ministre de l’énergie. “Ne rien faire coûterait plus cher”.

Le changement de cap se fera pas à pas, et se basera sur des instruments déjà utilisés, qui seront renforcés. Le projet veut assurer la sortie de l’atome en augmentant la production d’énergie verte à 11’400 gigawatt d’ici 2035.

Produire et consommer local

L’éolien, le solaire ou la petite hydraulique seront encouragés via un système de prime à l’injection, limité dans le temps et “optimisé”, selon Doris Leuthard. Ce développement n’est pas gratuit: il en coûterait 40 francs par ménage et par année, un montant “tolérable” pour la conseillère fédérale.

D’autant plus que ces énergies, locales, favorisent l’innovation et les investissements, et créent ainsi des places de travail en Suisse.

Autre volet de la stratégie: la baisse de la consommation d’énergie. Les efforts pour la réduire seront renforcés. Depuis 2000, la consommation individuelle a déjà baissé de 14,5%, a souligné Benoît Revaz, directeur de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN).

Futur incertain

Tout n’est encore pas décidé. “On ne sait pas à quoi ressemblera le monde de demain. Mais je suis étonnée qu’une partie de l’économie doute de la capacité d’innovation de la Suisse”, a déclaré Doris Leuthard. Elle ne doute pas qu’une solution sera trouvée pour stocker de grande quantité d’électricité produite.

Et de critiquer les opposants à la stratégie, qui ne proposent pas d’alternatives. La construction de centrales à gaz, pas assez rentable actuellement, n’est pas une solution: “la meilleure alternative, ce sont les énergies vertes” car elles préservent le climat, a remarqué la ministre.

Nouvelles idées

La deuxième partie de la stratégie énergétique, qui visait à augmenter l’efficacité énergétique via des instruments fiscaux, est morte-née. Le Conseil national a enterré leprojet pendant la session de printemps.

L’OFEN réfléchit à d’autres idées pour inciter le marché à consommer moins d’énergie, sans pour autant faire grimper les prix. Pour cela, il pourrait aussi faire pression sur les distributeurs les plus chers.

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