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La Suisse a-t-elle la bonne attitude envers la Chine?

Die Aussenminister Chinas und der Schweiz geben sich die Hand.
Ignazio Cassis (à droite), ministre suisse des Affaires étrangères, salue son homologue chinois Wang Yi, en visite officielle à Berne en octobre 2019. Keystone / Alessandro Della Valle

Intérêts économiques ou droits de l’Homme? Dans sa relation avec la Chine, la Suisse est toujours dans ce champ de tension. swissinfo.ch a pris l’avis de quatre experts: est-ce que Berne s’aplatit devant Pékin pour ne pas menacer les affaires, qui sont plutôt bonnes?

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La semaine dernière, le Parlement suisse a envoyé des signaux inhabituellement clairs: il demande au Conseil fédéral d’élaborer une loi pour mieux contrôler les investissements directs problématiques de l’étranger. La demande vise en premier les rachats d’entreprises par des investisseurs chinois. L’Empire du Milieu semble désormais ne plus être vu d’abord comme une chance, mais plutôt comme un danger.

Dès le départ, la relation entre Berne et Pékin, que du côté officiel, on qualifie volontiers de longue amitié, s’est trouvée dans le champ de tension entre intérêts économiques et droits de l’Homme. Cependant, des sujets comme le Tibet ou Taïwan semblent avoir perdu en importance avec l’essor économique de la Chine. La balance penche-t-elle désormais en faveur des intérêts économiques?

Le fait est que critiquer la situation des droits de l’Homme en Chine signifie s’attirer brusquement la colère de Pékin. Ainsi, l’été dernier, la Chine a reporté à une date indéterminée une rencontre prévue dans le cadre du dialogue sur les droits de l’Homme. La Suisse – ainsi que d’autres pays – avait en effet écrit au gouvernement de Pékin pour lui demander de mettre fin aux incarcérations arbitraires de membres de la minorité ouïghoure au Xinjiang.

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Nos quatre experts étaient réunis pour une table ronde à Berne, organisée par le Think Tank Foraus et diverses ONG. Dahai Shao, swissinfo.ch

C’est un fait également que Berne a un grand intérêt à avoir de bonnes relations avec Pékin. La Chine est le premier partenaire commercial de la Suisse en Asie, et son troisième dans le monde. Les deux pays sont liés depuis 2013 par un accord de libre-échangeLien externe. En 2016, la Suisse a rejoint la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAIILien externe), fondée en 2015 par la Chine. Et en 2019, la Suisse a été un des premiers pays occidentaux à signer un protocole d’entente dans le cadre de l’initiative Belt and RoadLien externe (Nouvelles Routes de la Soie).

Au vu de ce dilemme de la politique étrangère suisse, swissinfo.ch a interrogé quatre experts du milieu académique, des Affaires étrangères, de l’économie et de la politique, afin d’avoir leur avis sur les deux questions suivantes:


Ralph Weber est vice-président de l’Association européenne pour la philosophie chinoise et professeur à l’Institut européen de l’Université de Bâle:


Barbara Schedler Fischer est directrice adjointe de la Division Sécurité humaine du Département fédéral des Affaires étrangères, et à ce titre en charge notamment du dialogue sur les droits de l’Homme que la Suisse mène avec la Chine depuis 1991:


Mario Ramò est directeur adjoint du commerce extérieur auprès d’economiesuisse, l’organisation faîtière du patronat helvétique:


Fabian Molina est conseiller national socialiste et membre de la Commission de politique extérieure. En décembre dernier, il a déposé une motion pour demander que la Suisse suspende l’accord de libre-échange en raison de la situation des droits de l’Homme au Xinjiang:


(Traduction de l’allemand: Marc-André Miserez)

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