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Emeute dans une prison au Tadjikistan: au moins 26 morts

Les faits se sont produits dans la prison de haute sécurité de Khodjent, une ville de 700'000 habitants située à 200 kilomètres au nord-est de la capitale tadjike Douchanbé. Google Maps sda-ats

(Keystone-ATS) Vingt-quatre prisonniers, un gardien et un soldat ont été tués dans une émeute dans une prison du nord du Tadjikistan qui accueille des membres de l’organisation Etat islamique (EI), ont indiqué jeudi des sources sécuritaires. Six gardiens ont également été blessés.

Les forces spéciales de cet autoritaire pays d’Asie centrale ont été envoyées pour aider à rétablir l’ordre dans cette prison de haute sécurité située dans la ville de Khodjent qui accueille des détenus condamnés à de longues peines pour des crimes tels que meurtre ou extrémisme, dont des membres de l’EI, ont indiqué ces sources. Les autorités n’ont pas confirmé ces informations dans l’immédiat.

“Une émeute impliquant des dizaines de prisonniers a éclaté mercredi dans la nuit et s’est poursuivie jeudi”, a indiqué une source sous couvert de l’anonymat, tandis qu’une autre a précisé que les détenus étaient armés d'”objets coupants” récupérés dans l’atelier de la prison. Des funérailles pour le gardien et le soldat tués étaient prévues jeudi.

Le Kirghizstan a annoncé avoir renforcé la sécurité à la frontière qu’il partage avec le Tadjikistan en raison de cette émeute. Les services des garde-frontières des deux pays “ont discuté de la situation à Khodjent”, a précisé à l’AFP la porte-parole kirghize Goulmira Boroubaïeva.

D’autres tentatives d’évasion

Les faits se sont produits dans la prison de haute sécurité de Khodjent, ville de 700’000 habitants située à 200 kilomètres au nord-est de la capitale Douchanbé. Elle a déjà fait l’objet de tentatives d’évasion dans le passé.

Un gardien et un prisonnier avaient ainsi été tués dans cette prison il y a deux ans lorsque trois détenus ont tenté de s’échapper. Le ministre de l’Intérieur avait alors affirmé que ces derniers avaient l’intention de “rejoindre les rangs” de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) une fois dans la nature.

Le Tadjikistan, un pays laïc dont la population est majoritairement sunnite, fait de la lutte contre l’intégrisme religieux une priorité. Les autorités de ce pays voisin de l’Afghanistan estiment que plus de mille Tadjiks ont rejoint les djihadistes en Irak et en Syrie.

Elles ont pris en 2015 des mesures radicales pour contrer l’influence des extrémistes religieux, parmi lesquelles le rasage forcé des barbes et une campagne contre le port par les femmes du hijab.

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