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60% des jeunes Neuchâtelois en couple se disent victimes de violences

Au total, 60% des jeunes Neuchâtelois en couple, âgés entre 15 et 16 ans, se disent victimes de violences ou d'abus de la part de leur partenaire, relève une enquête publiée lundi par le canton de Neuchâtel.

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Menée en 2017 auprès d’élèves de 11e année et réalisée par l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive sur mandat de l’Etat de Neuchâtel, l’enquête «Les jeunes neuchâtelois» s’intéresse pour la première fois à la sexualité des élèves en fin de scolarité.

Parmi les 1687 personnes questionnées, 40% ont indiqué être en couple. Sur ces 675 jeunes, 60% affirment avoir été au moins une fois victimes de comportements abusifs.  «C’est un chiffre alarmant, notamment parce que (ces abus) impactent la vie future de ces jeunes», s’inquiète la conseillère d’Etat neuchâteloise Monika Maire-Hefti, au micro de la RTS.

Violences physiques et sexuelles

Au total, 21% des filles et 19,6% des garçons indiquent avoir subi des violences physiques, telles que des gifles, des coups de pieds ou des morsures. En outre, 12,3% des jeunes femmes et 6,7% des jeunes hommes affirment avoir connu des violences sexuelles.

Face à ce problème, Monika Maire-Hefti prône une plus grande prévention: «L’école a un rôle important à jouer au niveau de la santé sexuelle des jeunes. Il faut mettre en place des cours spécifiques pour parler des limites qui existent dans une relation et de quand on peut dire non.»

«Il faut expliquer aux jeunes que l’amour romantique ce n’est pas être jaloux»
Philip Jaffé

Contrôle du partenaire

Par ailleurs, 61,2% de filles estiment être contrôlées par leur partenaire, alors que du côté des garçons, 45,9% se disent surveillés. Ce «monitoring» passe notamment par le contrôle de l’emploi du temps ou la limitation de contacts avec d’autres personnes.

«Je n’aime pas lorsque mon copain est avec des filles, parce que je n’ai pas forcément beaucoup confiance en moi et j’ai peur qu’il me lâche du jour au lendemain. C’est peut-être de l’abus, mais lui aussi n’a pas trop envie que je sois avec des garçons. Ça va dans les deux sens», explique une jeune adolescente dans le 19h30 de la Radio Télévision Suisse (RTS).

«Il faut expliquer aux jeunes que l’amour romantique ce n’est pas être jaloux», conseille de son côté le psychologue Philip Jaffé. Et d’ajouter: «il faut faire confiance à l’autre et dialoguer.»

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