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A New York… «être positif»!

Markus Huber sur fond de Maison rouge.
Markus Huber sur le balcon de son atelier à la Maison rouge. swissinfo.ch/Frédéric Burnand

Suite de notre reportage dans le Lower East Side, plus précisément à la Maison rouge, qui abrite la plupart des boursiers suisses à New York. Rencontre avec les frères Reto et Markus Huber, ainsi qu'avec Pamela Rosenkranz, tous plasticiens.

La ‘Maison rouge’ est un haut-lieu de la – très jeune – culture suisse à New York.

Si certains des boursiers qui y séjournent, telle la zougoise Marie-Eve Jetzer, évoquée dans notre précédent article, n’envisagent guère de retrouver la Suisse après leur séjour dans le chaudron new-yorkais, d’autres savent que la suite de leur parcours repassera par la ‘mère patrie’.

Ainsi les frères Reto et Markus HuberLien externe comptent-ils bien revenir en Suisse après le séjour d’une année passé à New York, grâce à une bourse du canton de Zurich…

«Une ville où l’on peut se perdre»

Agés de 31 ans, les frères jumeaux achèveront leur séjour new yorkais en septembre prochain. Ils travaillent ensemble, tout comme le célèbre duo zurichois, Peter Fischli et David Weiss.

«C’est une ville où l’on peut se perdre. Ce qui peut être une expérience très positive. Mais il y a peut-être trop d’énergie pour y rester», explique Markus qui enseigne le dessin à Zurich. Ce qui représente habituellement près de la moitié de ses revenus.

Cela dit, l’artiste zurichois apprécie les relations qu’il noue à New York. «Les gens sont très amicaux, beaucoup plus qu’à Zurich. En Suisse, les artistes se livrent à une concurrence féroce. Ici par contre, ils s’entraident », affirme le plasticien zurichois. Un avis souvent entendu chez les artistes suisses de New York.

Markus est aussi fasciné par le spectacle permanent qu’offre la ville elle-même. Un théâtre que les frères entendent perturber en installant dans la rue des nichoirs pour oiseaux construits à la manière des abris des «homeless» de New York.

nichoirs
Les nichoirs entreposés dans l’atelier des frères Huber. swissinfo.ch/Frédéric Burnand

Markus est très conscient de sa chance: «Avant, cette bourse pour New York constituait une sorte de consécration. Nous l’avons obtenue au début de notre parcours artistique.»

Critiques mal vues

Une chance aussi pour Pamela RosenkranzLien externe qui réside depuis l’été dernier dans un grand studio au rez inférieur de la Maison rouge. Cela grâce à une bourse de 6 mois offerte par le canton de Berne.

«C’est une chance incroyable d’avoir un tel espace à Manhattan», reconnaît la jeune plasticienne consciente des prix vertigineux qui frappe l’immobilier sur l’ile aux collines, autrement dit Manhattan.

New York
Au croisement de la 42nd et de la Vanderbilt avenue, le Chrysler building pour horizon. swissinfo.ch/Frédéric Burnand

Pour autant, l’importance de l’argent et du business n’effraye pas la jeune artiste. «Les galeries new yorkaises poursuivent un objectif commercial. Mais elles jouent pleinement leur rôle culturel en initiant des projets artistiques ou en organisant des débats. Ici, on apprend la culture du risque et de l’entrepreneuriat, une dimension dont l’art a besoin», affirme la plasticienne qui n’est pas certaine que les soutiens publics aux artistes sont une garantie d’indépendance.Pamela Rosenkranz est bien sûr reconnaissante d’avoir reçu une bourse. Mais elle estime que la formule pourrait être développée avec, par exemple, l’organisation d’échange avec des artistes new-yorkais.


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La plasticienne zougoise a choisi une approche conceptuelle. «J’aime travailler sur la signification des choses, plus que sur le support et l’esthétique.» Une approche appréciée à Londres où elle vient d’exposer ses travaux. Selon elle, les jeunes artistes de New York sont nettement plus titillés par la provocation et le style gothique.En guise de conclusion, Pamela Rosenkranz pointe une différence avec l’Europe: «Ici, le monde artistique n’aime pas trop les sceptiques et les critiques négatives. Il faut toujours être positif.»

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