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Exercice de sauvetage au Jardin botanique de Genève

Jeudi matin, des employés des Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève ont dû sauver des herbiers endommagés dans un incendie fictif. Cet exercice grandeur nature s'est inscrit dans le cadre du plan de protection des biens culturels mis en place par chaque institution municipale. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Un incendie qui se déclare dans la nuit aux Conservatoire et jardin botaniques (CJB) de Genève, des livres et des herbiers brûlés ou mouillés qu’il faut sauver: environ 75 personnes ont participé jeudi à un exercice de protection des biens culturels.

Lorsque l’exercice commence à 09h00, le sinistre – fictif – est éteint. “Le site est sécurisé”, précise un responsable du Service d’incendie et de secours (SIS) lors d’un point de coordination avec la protection civile, la police municipale, le directeur des CJB Pierre-André Loizeau et la directrice adjointe au département de la culture et du sport de la Ville de Genève Martine Kölliker.

Les pompiers ont été avertis à 04h30. Une alarme automatique s’est déclenchée dans le bâtiment de la Console des CJB, qui abrite un quart des herbiers. Le feu a pris dans un bureau du premier étage. Vu l’ampleur du sinistre, il est demandé au chef du département de déclencher le “plan PBC”, pour protection des biens culturels.

La Ville de Genève a adopté un concept PBC en 2007. Chaque institution culturelle a ainsi créé son plan de sauvetage de ses collections. Le dispositif municipal comprend une berce contenant des tenues de protection ainsi que du matériel de nettoyage et d’emballage des objets. Ce conteneur mobile est utilisé pour la première fois jeudi matin.

Dans le calme

A 09h00, les renforts de la protection civile ont déjà installé des tentes et des tables dans deux zones distinctes. Avant de lancer les opérations, les responsables du CJB et de la protection civile pénètrent enfin dans le bâtiment. Quatre chariots contenant 960 herbiers et une bibliothèque ont été touchés par le sinistre. Les dégâts ne sont pas importants: seuls les pourtours sont abîmés.

Une intervention rapide doit permettre d’éviter que le papier ne pompe l’eau jusqu’aux échantillons. L’exercice se passe toutefois dans le calme. “Une fois que le SIS a sécurisé les lieux, il n’y a plus d’urgence. Le plan PBC peut durer jusqu’à trois jours sans risque pour les collections”, explique Cédric Forfait, responsable Sécurité et Biens culturels au CJB.

Herbiers et livres

A 9h50, des employés des CJB qui ont suivi une formation revêtent des tenues de protection blanches, des gants et des masques pris dans la berce. Côté lac, dans la première zone, une conservatrice trie les documents. Les livres brûlés ont été utilisés en 2012, lors d’un exercice de sauvetage à la Bibliothèque de Genève. Quant aux planches des herbiers, elles ont été conçues pour l’exercice.

Transportés à la zone de sauvetage, les documents sont répartis entre différents postes clairement identifiés: “congélation”, “secs et brûlés”, “séchage à l’air”. Des mains gantées tournent les pages des herbiers, d’autres tamponnent les bordures avec du papier essuie-tout. Alors que la température avoisine zéro degré, une tente est chauffée pour faciliter le séchage.

L’exercice se termine à 11h00. Le matériel doit être replié en 20 minutes. “La difficulté avec un tel exercice, c’est qu’il donne moins de temps que dans la réalité”, relève un des quatre “arbitres” qui notent tout ce qui se passe afin de dresser un bilan de l’opération. Les documents qui auront pu être traités seront examinés pour vérifier si la procédure est pertinente.

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