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Fin de mission historique pour la sonde européenne Rosetta

Rosetta n'avait pas été conçue pour atterrir. La sonde a été programmée pour s'éteindre dès qu'elle devait entrer en contact avec la surface du noyau cométaire. Keystone/AP ESA/J. HUART sda-ats

(Keystone-ATS) La sonde européenne Rosetta s’est écrasée volontairement vendredi sur la comète Tchouri, selon l’Agence spatiale européenne. Elle signe la fin d’une odyssée spatiale historique de plus de douze ans pour tenter de percer les mystères de la formation du système solaire.

La fin de la mission a été annoncée sous les applaudissements par Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de Rosetta au Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt, en Allemagne. Le signal confirmant sa collision programmée a été reçu vers 13h20 suisses.

Rosetta n’avait pas été conçue pour atterrir. La sonde a été programmée pour s’éteindre dès qu’elle devait entrer en contact avec la surface du noyau cométaire. Sur la fin, sa vitesse a atteint 90 centimètres par seconde (3,2 km/heure) soit la vitesse de la marche humaine.

Décidée en 1993 par l’Agence spatiale européenne, elle est auréolée de plusieurs succès: Rosetta est la première sonde à avoir escorté une comète dans sa course, pendant plus de deux ans. Elle a récolté une abondante moisson de données qui occuperont les scientifiques “pendant des décennies”, selon l’ESA.

Philae le robot

Son petit robot-laboratoire Philae a réalisé le 12 novembre 2014 une première historique en se posant sur un de ces petits corps qui sont parmi les plus primitifs du système solaire.

La mission Rosetta vise à mieux comprendre la formation du système solaire. Les comètes sont apparues il y a 4,5 milliards d’années et sont en quelque sorte restées dans le “congélateur” de l’espace pendant quasiment tout ce temps. Ce qui en fait des témoins d’exception.

Lancée en mars 2004, Rosetta, qui a parcouru 7,9 milliards de kilomètres, escorte depuis août 2014 la comète Tchourioumov-Guérassimenko. Mais celle-ci s’éloigne dorénavant de plus en plus du Soleil.

Dotée de grands panneaux solaires, la sonde commence à manquer de puissance. L’ESA a donc choisi de mettre fin de façon à la mission pendant qu’elle contrôle encore la sonde et que celle-ci a encore assez de puissance pour travailler. La sonde et la comète se trouvent à environ 720 millions de kilomètres de la Terre.

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