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Genève rêve d’accueillir la future «ONU» des villes

Ce fonds, dont le secrétariat est prévu à Genève, commencera à être opérationnel à la fin de l’année. picswiss.ch

Genève se veut exemplaire en matière d'aide internationale au développement. Après avoir poussé à la création d'un fonds de solidarité entre municipalités, elle veut accueillir le siège d'une future «ONU» des villes. Une dynamique portée par Manuel Tornare, en charge des affaires sociales de Genève.

«La collaboration entre villes est plus efficace que celle entre Etats». Fort de cette conviction, Manuel Tornare fait feu de tout bois pour que les municipalités jouent un rôle plus actif dans la coopération internationale.

Lundi dernier, le responsable genevois participait à la création officielle à Lyon d’un fonds international de solidarité des villes contre la pauvreté. Une idée lancée par Manuel Tornare en avril dernier et dont les parrains sont Genève, Lyon et Bamako.

Ce fonds, dont le secrétariat est prévu à Genève, commencera à être opérationnel à la fin de l’année. La municipalité genevoise doit fournir une mise de départ de 350 000 francs. Il est également prévu que les villes industrialisées qui s’associent à ce fonds versent l’équivalent de 0,25 euro (40 centimes environ) par habitant de leur commune.

Comme l’a expliqué Raymond Barre, maire de Lyon, ce fonds doit permettre d’aider les villes les plus pauvres à mettre en place des programmes de développement social préparés par les villes elles-même.

C’est ce que les spécialistes appellent le développement décentralisé. Un concept qui mise sur l’énergie et le savoir-faire des populations locales soutenues par des fonds et une expertise extérieure.

Cette forme de partenariat sera également la philosophie de l’«ONU» des villes. Un projet ambitieux dont le coup d’envoi sera donné début mai à Rio de Janeiro.

Les deux principaux réseaux de villes dans le monde ont en effet décidé d’unir leur force pour ne former plus qu’une seule organisation. Il s’agit de l’Union internationale des autorités locales et de la Fédération mondiale des cités unies qui regroupent des milliers de municipalités à travers la planète.

Manuel Tornare estime qu’il faudra au moins deux ans pour mettre en place cette nouvelle organisation. Mais Genève profitera de la conférence de Rio pour proposer d’accueillir le siège de cette future organisation. Un siège qu’elle partagera avec la ville française de Divonne située près de la frontière genevoise.

Pour le magistrat genevois, cette nouvelle entité a toutes les chances de réussir: «Les Etats perdent de l’importance au profit des villes et des régions. En outre, 80% de la population mondiale est urbaine».

Manuel Tornare estime également que les municipalités – où qu’elles se situent – partagent un grand nombre de problèmes communs, que ce soit l’exclusion, la violence ou le ramassage des ordures. Quant à leurs responsables, ils partagent souvent un point de vue pragmatique face à ces problèmes.

Pour financer cette ambitieuse politique de coopération internationale, la municipalité de Genève a décidé en juin dernier d’y consacrer 0,7% de son budget de fonctionnement et d’investissement, soit 7 millions de francs environ.

Une somme qui permettra de payer l’ensemble des projets humanitaires et coopératifs de la ville de Genève et qui sera totalement à disposition d’ici à fin 2002.

Frédéric Burnand

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