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Il y a 125 ans, Sherlock Holmes mourait dans les Alpes bernoises

Il n'est pas rare de croiser des fans déguisés en Sherlock Holmes au-dessus des chutes du Reichenbach (archives). KEYSTONE/Christian Pfander sda-ats

(Keystone-ATS) Depuis exactement 125 ans, les amateurs de romans policiers se passionnent pour l’énigme autour de la fin de Sherlock Holmes. Lors d’un duel, le plus célèbre détective privé et son ennemi juré, le professeur Moriarty, tombent dans des chutes de l’Oberland bernois.

Sir Arthur Conan Doyle choisit exactement la date du 4 mai 1891 pour le combat final entre le Bien et le Mal. L’écrivain britannique, fatigué des intrigues à répétition de son héros, finit par inventer une fin hypothétique horrible à ses deux protagonistes dans les Alpes suisses, selon les goûts de l’époque.

L’affrontement entre le maître de l’investigation et son ennemi favori, non moins doué, est à lire dans la nouvelle publiée en 1893, intitulée “Le dernier problème” (“The Final Problem”). La parole est donnée à l’assistant du détective, le Dr Watson.

Déduction de Watson

Le docteur, inquiet pour Holmes, part à la recherche de son ami mais arrive trop tard sur les lieux du duel, les chutes du Reichenbach, au-dessus de Meiringen (BE). Retrouvant des traces de combat, il conclut que les deux hommes ont trouvé la mort dans les falaises abruptes.

“Je m’allongeai sur le sol et j’avançai la tête au-dessus de l’abîme. (…) je ne distinguai rien, hormis le miroitement des noires parois rocheuses, et, tout au fond, l’eau qui bouillonnait au pied des chutes. J’appelai de toute la force de mes poumons. Aucune réponse ne parvint à mes oreilles”, rapporte Watson, suivi par des millions de lecteurs avides.

Holmes ressuscité

Après la publication de cette dernière histoire, Conan Doyle aurait écrit dans son journal: “Killed Holmes” (“ai tué Holmes”). La mort du héros particulièrement populaire a donné lieu à des manifestations publiques de tristesse envers l’écrivain.

Conan Doyle a été débordé de lettres qui regrettaient pour le moins la fin abrupte des histoires de Sherlock Holmes. L’auteur se serait justifié ainsi: “Si je ne l’avais pas tué, c’est lui qui m’aurait sans aucun doute tué”.

En 1901, l’écrivain se laisse convaincre – la somme d’argent promise par l’éditeur n’y est pas étrangère – et donne une suite aux aventures de Sherlock Holmes.

Le détective a réussi à se dégager d’une prise de Moriarty grâce à une technique de combat japonaise; seule l’incarnation du mal est tombée dans les eaux tumultueuses, explique l’auteur.

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