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L’approvisionnement en eau de Damas à nouveau menacé

De violents combats ont lieu à Wadi Barada (archives). KEYSTONE/AP Step News Agency/UNCREDITED sda-ats

(Keystone-ATS) Le rétablissement complet de l’approvisionnement en eau de Damas pourrait être retardé en raison de nouveaux combats qui ont éclaté dans la vallée de Wadi Barada, au nord-ouest de la capitale syrienne. Neuf personnes ont été tuées dans un bombardement dans cette zone.

Le gouverneur de la province de Damas a annoncé vendredi que des ingénieurs sont entrés en zone rebelle pour réparer la pompe de la principale station qui alimente Damas, à Aïn al Fidja. Mais, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), des combats font rage depuis samedi soir dans la banlieue de la ville entre rebelles et l’armée, aidée par les miliciens du Hezbollah libanais.

Dimanche, les forces gouvernementales ont bombardé le village de Deir Qanoun. L’attaque a fait au moins neuf morts et vingt blessés, dont certains sont grièvement atteints, a précisé l’OSDH, affirmant qu’il s’agit de l’attaque la plus meurtrière dans cette région depuis l’entrée en vigueur de la trêve le 30 décembre.

Responsable assassiné

Des militants du Comité des médias de Wadi Barada ont affirmé sur Twitter que les bombardements avaient frappé un refuge temporaire où se trouvaient des femmes et des enfants déplacés.

Wadi Barada abrite la principale structure d’alimentation en eau de la capitale, qui a été endommagée par les combats. Les 5,5 millions d’habitants de Damas et de sa région sont depuis victimes d’importantes pénuries d’eau depuis le 22 décembre.

Les affrontements entre rebelles et forces du régime ont été ravivés samedi soir après après l’assassinat d’un responsable du gouvernement qui négociait pour le rétablissement de l’eau vers Damas. Des combattants de l’opposition et des responsables du gouvernement se sont mutuellement accusés de l’avoir abattu.

Ahmed al-Ghadban, qui avait été nommé samedi, devait superviser les équipes qui travaillent à la réparation de l’infrastructure qui approvisionne la capitale en eau en échange d’une cessation des hostilités et du retrait des combattants rebelles.

L’EI progresse

Dans l’est du pays, le groupe Etat islamique (EI) gagnait du terrain dimanche face aux forces du régime dans la région de Deir Ezzor, une ville qu’il contrôle déjà en partie, selon l’OSDH. L’EI poursuit son offensive lancée samedi.

Les djihadistes ont notamment pris le contrôle de collines surplombant une base aérienne située à la périphérie de Deir Ezzor et tenue par le régime.

Cette progression a été réalisée “en dépit de plus de 120 frappes aériennes menées par les forces du régime (…) depuis samedi matin, qui s’ajoutent à de violents tirs d’artillerie”, a précisé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane

Au moins douze combattants pro-régime et vingt djihadistes ont été tués, selon l’OSDH. L’EI “masse ses forces pour percer les lignes gouvernementales”, a confirmé à l’AFP une source militaire syrienne. Selon lui, les djihadistes, qui mènent notamment des attentats suicide, cherchent à couper la route entre l’aéroport et la ville.

Soutien de l’opposition à Astana

Malgré ces nouveaux affrontements meurtriers, l’opposition syrienne a affirmé samedi son “soutien” aux pourparlers prévus le 23 janvier au Kazakhstan avec le régime sur un règlement du conflit. Le Haut comité des négociations (HCN) qui regroupe une grande partie de l’opposition syrienne, “exprime l’espoir que la réunion renforcera la trêve”, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le HCN a aussi exprimé l’espoir que la réunion d’Astana “établisse la confiance” en appliquant la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU. Celle-ci concerne en particulier la levée des sièges imposés aux villes et villages, la distribution des aides et la libération des détenus.

Le communiqué, qui ne précise pas si le HCN a été invité aux pourparlers d’Astana, dit en outre “apprécier les efforts” déployés pour que les pourparlers donnent des fruits. Il affirme qu’ils “ouvrent la voie aux discussions politiques” prévues à Genève en février.

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