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L’armée turque dit avoir tué jusqu’à 200 miliciens kurdes en Syrie

Des miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) KEYSTONE/AP The Kurdish fighters of the People's Protection Units sda-ats

(Keystone-ATS) L’armée turque a annoncé jeudi avoir mené une série de frappes contre des milices kurdes dans la région d’Alep en Syrie. Ces bombardements ont fait 160 à 200 morts dans les rangs des Unités de protection du peuple (YPG), a-t-elle indiqué.

Vingt-six raids aériens menés dans la nuit ont visé les positions des YPG dans dans le secteur de Maaret Oum Housh au nord d’Alep, précise l’état-major. Cette zone a été reprise récemment aux djihadistes de l’Etat islamique (EI).

Ce bilan ne pouvait être confirmé de source indépendante dans l’immédiat. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état d’au moins onze tués et 24 blessés.

Il précise que les bombardements ont eu lieu dans trois villages situés au nord d’Alep tenus par les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition arabo-kurde dirigée par les YPG et soutenue par les Etats-Unis. Ces localités se trouvent à une trentaine de kilomètres à l’ouest d’Al Bab, dernier fief de l’EI dans le nord-ouest de la Syrie.

“Agression flagrante”

Ces frappes ont visé des zones prises par les FDS au groupe Etat islamique (EI) au cours des dernières 48 heures, a précisé l’OSDH. Plusieurs bâtiments, dépôts d’armes et véhicules utilisés par les YPG ont également été détruits, selon Anadolu.

Dans un communiqué, l’administration semi-autonome kurde en Syrie dénonce une “agression flagrante” d’Ankara et demande à la communauté internationale de “faire directement pression sur la Turquie pour qu’elle arrête ses attaques”.

Le gouvernement turc considère le Parti kurde syrien PYD et les YPG, sa branche armée, comme des organisations “terroristes” étroitement liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une rébellion sanglante sur le territoire turc depuis plus de 30 ans.

Visite américaine en Turquie

Ces frappes interviennent à la veille d’une visite en Turquie du secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, qui doit notamment s’entretenir avec les dirigeants turcs des derniers développements en Syrie et en Irak, où une offensive majeure est en cours pour déloger l’EI de Mossoul, son bastion irakien.

L’armée turque et ses alliés locaux ont lancé le 24 août une offensive dans le nord de la Syrie baptisée “Bouclier de l’Euphrate” dont l’objectif est à la fois de repousser l’EI et d’enrayer la progression des miliciens kurdes.

Les raids de la nuit ont été d’une intensité sans précédent depuis le début de l’incursion turque en Syrie. Le président Recep Tayyip Erdogan avait annoncé la veille que la Turquie pourrait agir seule pour éradiquer ses ennemis à l’étranger.

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