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L’Assemblée fédérale refuse la grâce au pirate de l’air Hussein Hariri

Elle a rejeté ce mardi à Berne le recours en grâce d'Hussein Hariri. Condamné en 1989 à la réclusion à vie par la Cour pénale fédérale, ce Libanais avait détourné un avion sur l'aéroport de Genève, en 1987, et assassiné un passager français.

Elle a rejeté ce mardi à Berne le recours en grâce d’Hussein Hariri (photo d’archive). Condamné en 1989 à la réclusion à vie par la Cour pénale fédérale, ce Libanais avait détourné un avion sur l’aéroport de Genève, en 1987, et assassiné un passager français.

En Suisse romande, une partie des médias et des milieux politiques se sont engagés en faveur d’Hussein Hariri. En demandant une libération conditionnelle pour mars 2001.

«Il ne s’agit pas de relativiser de quelque manière la gravité des crimes commis, a relevé le conseiller national et avocat genevois Nils de Dardel. Mais l’épreuve de la détention de plus de 12 ans, dont 42 mois au régime isolé, a transformé Hariri, qui n’est plus du tout le terroriste qu’il était il y a douze ans. Il se voue aujourd’hui à l’étude de la religion».

A l’appui d’une grâce partielle s’ajoute un autre argument. Quelque mois après le jugement d’Hussein Hariri, on a, en effet, modifié le droit pénal helvétique. Une modification qui donne, aujourd’hui, davantage de marge au juge dans les cas d’assassinat sans circonstance atténuante. Or, en 1989, le Tribunal fédéral ne pouvait qu’appliquer la peine de réclusion à vie.

Bref, certaines voix plaidaient pour une réduction, à 18 ans de prison, de la peine infligée à Hussein Hariri. Profitant d’une bonne conduite, le pirate de l’air aurait ainsi pu recouvrer la liberté en mars 2001.

Mais l’Assemblée fédérale ne l’a pas entendu de cette oreille. Les deux chambres du parlement ont suivi les propositions de la majorité de leur commission et, par conséquent, rejeté le recours, jugeant que les conditions d’une grâce n’étaient pas réunies.

Cette décision n’a rien de surprenant. Dans la pratique, des grâces ne sont, en effet, accordées que dans des circonstances bien précises. Circonstances qui n’étaient, en l’occurrence, pas remplies. Par ailleurs, la majorité de l’Assemblée n’a pas voulu différer sa décision pour permettre à une délégation d’entendre Hussein Hariri en personne.

Pierre-André Tschanz

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