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L’ex-président Mikheïl Saakachvili poursuivi pour “abus de pouvoir”

(Keystone-ATS) La justice géorgienne a annoncé qu’elle inculpait l’ex-président Mikheïl Saakachvili pour “abus de pouvoir” dans la répression des manifestations antigouvernementales de novembre 2007. Plusieurs hauts fonctionnaires de son administration sont également visés.

Le Parquet accuse les anciennes autorités d’avoir eu recours à la violence en ordonnant à la police de disperser une manifestation d’opposants qui tentaient de perturber une parade militaire le 7 novembre 2007.

La justice reproche aussi aux accusés d’avoir, en 2009, mis la main de manière frauduleuse sur une chaîne de télévision, Imedi TV, et sur des avoirs de l’homme d’affaires géorgien Badri Patarkatsichvili.

Les mêmes accusations pèsent également sur les anciens ministres de l’Intérieur Vano Merabichvili, de la Justice Zourab Adeichvili, de la Défense David Kezerachvili et sur l’ex-maire de Tbilissi Guigui Ougoulava.

Exilé aux Etats-Unis

M. Saakachvili, exilé aux États-Unis, pays dont il était très proche pendant son mandat, ne s’est pas présenté pour être entendu par le Parquet.

“Je me rendrais en Géorgie lorsque j’en prendrai la décision de mon propre chef et aucun oligarque russe ne m’en empêchera”, a-t-il lancé sur sa page Facebook, en référence à l’ex-Premier ministre géorgien et milliardaire Bidzina Ivanishvili.

“Le Premier ministre actuel (Irakli Garibachvili) et les membres de son gouvernement ont répété à plusieurs reprises que je suis leur prochaine cible”, a-t-il assuré.

Pas confiance

Il y a plusieurs mois, l’ex-président avait déjà refusé d’être entendu en tant que témoin dans plusieurs affaires criminelles, déclarant qu’il ne faisait pas confiance aux nouvelles autorités géorgiennes.

Cette inculpation “va conduire à des tensions dans les relations entre la Géorgie et les États-Unis et ses partenaires européens”, a affirmé M. Saakachvili.

Depuis que la coalition du Rêve géorgien a remporté en 2012 les élections législatives, plusieurs alliés de l’ancien président ont fait l’objet d’enquêtes. Certains ont été emprisonnés sur des accusations, entre autres, de détournement de fonds.

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