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L’Iran veut protéger l’accord nucléaire face à Washington

Le président iranien Hassan Rohani (à gauche) a défendu devant le parlement le bilan de son ministre des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (à droite). Keystone/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) La priorité de l’Iran est de protéger l’accord nucléaire conclu en 2015 face à l'”ennemi” américain et ses alliés. Le président iranien Hassan Rohani l’a assuré dimanche lors d’un discours devant le Parlement.

“Le principal devoir de notre ministre des Affaires étrangères est de défendre l’accord nucléaire et d’empêcher les Etats-Unis de réussir” dans leur politique, a déclaré M. Rohani, en défendant le bilan de son chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif.

“Celui qui défend l’accord nucléaire, il résiste face aux ennemis, face aux Etats-Unis, Israël et certains petits pays de la région qui perturbent” l’application de l’accord nucléaire, a-t-il ajouté. M. Rohani avait indiqué la semaine dernière que l’Iran pourrait quitter l’accord nucléaire si Washington continuait sa politique de “sanctions et coercition”.

Conclu en juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, l’accord nucléaire prévoit que l’Iran limite son programme nucléaire à des usages civils en échange de la levée progressive des sanctions internationales.

Mais l’administration Trump, hostile à cet accord conclu par Barack Obama, a imposé une série de sanctions juridiques et financières à l’Iran, non liées aux activités nucléaires après le lancement d’une fusée.

Ministres confirmés

L’Iran a affirmé que ces nouvelles sanctions ainsi que la loi votée par le Congrès américain violait l’accord nucléaire. Si les Etats-Unis “veulent revenir à ces méthodes, assurément, dans un délai très court (…), nous reviendrons à la situation (d’avant l’accord) et nous serons plus forts”, avait averti M. Rohani.

Après plusieurs jours de débats, le Parlement a voté dimanche la confiance à seize des 17 ministres présentés par le président, réélu en mai pour un second mandat de quatre ans. Seul le réformateur Habibollah Bitaraf, ministre désigné de l’énergie, n’a pas obtenu la confiance. Il avait déjà servi dans le gouvernement de l’ex-président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005).

La plupart des autres candidats aux postes ministériels – notamment M. Zarif et Bijan Namadar Zanganeh (Pétrole) – ont obtenu un soutien élevé de la part des députés. Dans son discours, M. Rohani avait demandé au Parlement de voter la confiance à tous les ministres présentés.

Le gouvernement iranien compte 18 ministres, mais Hassan Rohani n’a pas présenté de candidat pour le poste de ministre de la Science, Technologie et Recherche.

Investissements étrangers

“La priorité du gouvernement est l’emploi (…) La création d’emplois ne peut pas se faire sans investissements étrangers et l’entrée de nouvelles technologies dans le pays”, a souligné le chef de l’Etat. Le taux de chômage atteint 12,7% de la population et celui des jeunes près de 27%.

M. Rohani a précisé que dans les domaines du pétrole et du gaz, le pays avait besoin de 200 milliards de dollars d’investissements étrangers. “Des projets d’un montant global de 100 milliards de dollars ont déjà été définis”, a-t-il souligné.

“Aucun pays n’a fait de progrès dans l’isolement”, a déclaré M. Rohani en soulignant que le “ministère des Affaires étrangères devait préparer le terrain pour attirer des investissements et des technologies étrangers”.

Le groupe français Total, à la tête d’un consortium international avec le chinois CNPCI, a signé début juillet un accord gazier de 4,8 milliards de dollars avec Téhéran pour développer la phase 11 du champ gazier offshore Pars-Sud, situé dans le Golfe.

C’est le premier accord signé dans le domaine énergétique depuis l’entrée en vigueur de l’accord nucléaire, malgré les pressions américaines. L’Iran espère signer d’autres accords dans les prochains mois.

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