Des perspectives suisses en 10 langues

L’OMS veut réduire de 90% la mortalité du choléra d’ici 2030

Près de 690'000 personnes sont touchées par des cas suspects de choléra au Yémen (archives). KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB sda-ats

(Keystone-ATS) L’OMS veut diminuer de 90% la mortalité du choléra qui fait environ 95’000 décès par an. Alors que l’année 2017 atteindra un pic, elle a annoncé à Genève le lancement lundi d’une campagne de vaccination au Nigeria et évalue la situation au Bangladesh.

“Nous devons faire quelque chose”, a expliqué devant la presse le responsable du dossier à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Dominique Legros. Comme en Haïti en 2010 et en 2011, un pic est constaté dans plusieurs pays.

Selon les estimations, le volume annuel habituel atteint environ 2,9 millions de cas suspects et quelque 95’000 décès. L’OMS va organiser début octobre une réunion avec des partenaires pour adapter sa politique et un plan d’action.

Elle souhaite désormais interrompre la transmission de la maladie et diminuer de 90% la mortalité d’ici 2030. La vaccination doit être accompagnée d’investissements dans les systèmes d’assainissement des eaux, affirme M. Legros.

Au Yémen, affecté par plus de deux ans de conflit, le nombre de cas suspects approchait lundi de 687’000 et celui des victimes dépassait 2000. Beaucoup “ne sont pas des cas sérieux” de choléra, relève toutefois M. Legros. Il ne souhaite pas spéculer sur l’étendue que pourrait encore prendre l’épidémie.

Discussion pour des vaccins au Yémen

“Il est tellement difficile” de faire des prévisions, selon le responsable. La semaine dernière, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait estimé à 850’000 le nombre de cas suspects au Yémen d’ici la fin de l’année.

Ce pays avait demandé à l’OMS un dispositif de vaccination, avant de se raviser sur son utilisation. Le million de doses qui lui a été attribué a depuis été réacheminé au Soudan du Sud et en Somalie, mais les discussions avec le gouvernement se poursuivent pour l’inciter à une campagne de petite dimension pour démarrer, selon M. Legros.

Au Nigeria, une épidémie récente dans le nord-est du pays a déjà produit 2600 cas suspects et 48 victimes en quelques semaines. Il faut l’empêcher de s’étendre, estime M. Legros. Il a annoncé le lancement ce lundi d’une campagne de vaccination pour 900’000 personnes.

1,5 million de doses

L’un de ses collègues doit par ailleurs lui évaluer à Cox’s Bazar, au Bangladesh, la situation des plus de 400’000 réfugiés rohingyas arrivés ces dernières semaines de Birmanie. Parmi les autres pays touchés, la Somalie totalise en un an plus de 60’000 cas suspects et 800 décès, la République démocratique du Congo (RDC) environ 500 décès, le Soudan 34’000 cas et 800 décès et le Soudan du Sud près de 20’000 cas et 250 décès.

Une protection pour trois ans demande deux doses avec au moins deux semaines de décalage entre elles. Mais l’OMS recommande désormais un traitement d’une dose en cas d’épidémie sérieuse et la prise de la seconde jusqu’à six mois plus tard.

La fabrication annuelle de vaccins devrait augmenter en 2018 de 8 millions de doses pour atteindre 25 millions. Depuis 2013, l’OMS a établi un stock mondial qui rassemble actuellement 1,5 million de doses.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision