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La coalition au pouvoir en Allemagne veut renforcer la surveillance

Des membres de la CSU recommandent en outre l'abaissement de l'âge minimum pour la mise surveillance à 14 ans en cas de soupçons de radicalisation (image symbolique). KEYSTONE/EPA DPA/BERND VON JUTRCZENKA sda-ats

(Keystone-ATS) Toutes les composantes de la coalition au pouvoir en Allemagne se sont prononcées pour le renforcement des pouvoirs des Länder en matière de surveillance. L’hostilité aux mesures de surveillance héritées du passé communiste de l’Allemagne de l’Est semble s’éroder.

La chancelière Angela Merkel, que ses détracteurs accusent d’avoir mis l’Allemagne en péril en ouvrant les frontières aux réfugiés et aux migrants, s’est elle aussi engagée à prendre de nouvelles mesures de sécurité si nécessaire.

L’auteur présumé de l’attentat de Berlin le 19 décembre sur un marché de Noël, un Tunisien de 24 ans nommé Anis Amri, était lui-même un débouté du droit d’asile qui aurait dû être expulsé. Il a été tué vendredi près de Milan par la police italienne.

“Nous avons besoin de nouvelles bases pour arrêter les gens dangereux”, dit la CSU, alliée bavaroise de la CDU d’Angela Merkel, dans un projet intitulé “Sécurité pour notre liberté” qui sera débattu en interne début janvier.

Ses auteurs prônent le renforcement des pouvoirs de la police et des services de renseignement, et pour un meilleur partage de leurs informations. Ils recommandent en outre l’abaissement de l’âge minimum pour la mise surveillance à 14 ans en cas de soupçons de radicalisation et un assouplissement des conditions d’arrestation des étrangers en instance d’expulsion.

L’hostilité jusqu’ici très vivace aux mesures de surveillance héritées du passé communiste de l’Allemagne de l’Est semble s’éroder. Selon un sondage Yougov, 60% des Allemands sont désormais favorables à l’installation de caméras dans les lieux publics.

Le SPD suit le mouvement

Ralf Stegner, vice-président d’un Parti social-démocrate (SPD), a lui aussi plaidé pour l’arrestation de certains demandeurs d’asile déboutés. “Nous devons nous assurer que les gens dangereux ne puissent pas disparaître. Ceux qui mettent la sécurité en péril ne doivent pas être autorisés à rester en liberté”, dit-il dans les colonnes de Die Welt.

Anis Amri est arrivé en Italie en février 2011 avec d’autres migrants, via l’île de Lampedusa. Condamné par la suite pour vandalisme, menaces et vol, il a passé près de quatre ans en prison dans la péninsule, avant de faire l’objet d’une mesure d’expulsion vers son pays d’origine. En l’absence de documents prouvant sa nationalité, la Tunisie a toutefois refusé son transfert.

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