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La grande leçon du scandale Texon

Il a fallu onze ans au Credit Suisse de Chiasso pour se refaire une réputation. Il a fallu onze ans au Credit Suisse de Chiasso pour se refaire une réputation.

Il y a vingt-cinq ans, le Credit Suisse de Chiasso était pris dans la tourmente de l'affaire Texon. Qui accouchra de «la convention de diligence».

Les habitants de Chiasso se souviennent encore de ce 24 avril 1977. Une journée qui a marqué le monde bancaire suisse d’une empreinte indélébile.

Ce jour-là, Ernst Kurhmeier, le directeur du Crédit Suisse (CS) de Chiasso et deux de ses adjoints sont arrêtés. L’affaire Texon éclate au grand jour.

Rapidement, ce scandale financier secoue l’ensemble du monde bancaire helvétique. Et, durant des mois, il fait les gros titres de la presse suisse et italienne.

Recyclage de capitaux italiens

Texon, c’est le nom de la société-couverture que les trois banquiers, ouvrent dans les années 60 à Chiasso, grâce à l’assistance d’avocats tessinois et liechtensteinois.

Créée à l’insu de la direction du CS, cette société servira pendant des années au recyclage de capitaux, très souvent louches, qui échappent au fisc italien.

Devenue au fil des ans une véritable «banque dans la banque», elle se porte comme un charme. Mais, en 1973, le choc pétrolier et la récession qui s’en suit frappent Texon de plein fouet.

Plusieurs entreprises regroupées en son sein commencent à accuser des déficits. Et, en 1977, les choses se précipitent.

Les responsables de Texon ne parviennent plus à couvrir leurs pertes. L’ensemble des engagements financiers effectués sous le manteau sont alors estimés à plus de 2 milliards de francs.

La réclusion pour les directeurs

Le 3 juillet 1979, les responsables de l’affaire Texon sont jugés par la Cour d’assises du Tessin. Le directeur Ernst Kurhmeier et ses deux adjoints ont été condamné à quatre ans et demi de réclusion et à 10 000 francs d’amende.

Ernst Kuhrmeier décédera quelques jours après ce procès. Et il faudra onze ans au Crédit Suisse de Chiasso pour se refaire une réputation.

Quant au «scandale de Chiasso» proprement dit, il a mis les banques suisses sur la sellette. Et il a révélé les failles d’un système beaucoup trop perméable aux capitaux d’origine douteuse.

Mieux, il a poussé les banques à renforcer leurs contrôles en matière d’acceptation de fonds. C’est ainsi qu’est née la «convention de diligence».

swissinfo/Gemma d’Urso à Lugano

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