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La mort de l’océanographe Jacques Piccard

Jacques Piccard et son sous-marin de poche "F.A.Forel" sur le Lac Léman (date inconnue). Keystone

Fils du physicien Auguste Piccard et père du psychiatre et aéronaute Bertrand Piccard, le Suisse est décédé samedi à 86 ans, annonce le porte-parole du projet Solar Impulse. Grand explorateur, Jacques Piccard avait battu un record en 1960 en descendant à 10'961 mètres dans la fosse des Mariannes.

Né à Bruxelles un 28 juillet, Jacques Piccard a étudié les sciences économiques. Par ses contacts dans le monde des affaires, il permet à son père de trouver le financement pour un second bathyscaphe.

Il le rejoint alors dans son aventure scientifique et poursuit la saga familiale. Avec Auguste (dont s’inspire Hergé pour son personnage du Professeur Tournesol), il construit le sous-marin Trieste. Résultat: plusieurs records de plongée.

Jacques devient ensuite en 1960, avec l’Américain Don Walsh, «l’homme le plus profond du monde» en atteignant -10’916 mètres dans la fosse des Mariannes, le point océanique le plus extrême. Un record jamais battu.

Sa découverte d’êtres vivants à ces profondeurs entraîne par la suite l’interdiction de l’entreposage des déchets nucléaires dans les fosses marines.

L’homme est sensible très tôt aux problématiques environnementales. En 1969, il étudie sur 3000 km et en 30 jours le Gulf Stream à bord du mésoscaphe «Ben-Franklin».

Après le décès de son père, Jacques Piccard construit quatre Mésoscaphes, des submersibles pour moyennes profondeurs et plongera dans son dernier submersible de poche jusqu’à 82 ans.

Premier sous-marin touristique au monde, son «Auguste Piccard» emmène 33’000 passagers sous les eaux du Lac Léman lors de l’Exposition nationale suisse de 1964.

«Il m’a transmis le sens de la curiosité, la volonté de comprendre les choses au-delà des certitudes et des préjugés, la liberté d’agir et la confiance dans l’inconnu», confiait un jour son fils Bertrand, qui travaille actuellement sur le projet d’avion solaire Solar Impulse.

«Ses trois enfants, Marie-Laure, Thierry et moi, lui devons une certaine vision de la vie où le respect guide toute chose et où la persévérance permet de concrétiser les rêves.»

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