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La police a aidé l’ex-Première ministre thaïlandaise à fuir, selon la junte

Yingluck Shinawatra et son frère Thaksin ont remporté toutes les élections nationales depuis 2001. Mais les élites traditionnelles ont démis par des coups d'Etat tous leurs gouvernements (archives). KEYSTONE/EPA/RUNGROJ YONGRIT sda-ats

(Keystone-ATS) Le vice-Premier ministre thaïlandais a accusé trois officiers de police d’avoir aidé l’ex-Première ministre Yingluck Shinawatra à quitter le pays le mois dernier. L’ancienne cheffe du gouvernement risquait jusqu’à dix ans de prison.

Yingluck Shinawatra, dont le gouvernement a été renversé en 2014 par les militaires, n’a pas été vue depuis le 25 août, date à laquelle elle devait se présenter devant la Cour suprême pour entendre le verdict dans un procès pour négligence dans un programme de subventions accordées aux riziculteurs.

La junte militaire au pouvoir en Thaïlande a affirmé qu’elle ne savait pas que Mme Yingluck, qui se plaignait fréquemment d’être constamment suivie par des militaires depuis le coup d’Etat, allait s’échapper.

Analystes et médias affirment cependant que l’ex-Première ministre aurait conclu un pacte avec la junte afin de pouvoir quitter le pays. Les militaires récusent cette accusation, rejetant la responsabilité de cette fuite sur la police.

Cette semaine, les autorités thaïlandaises ont interrogé trois officiers de police après avoir saisi une voiture qui aurait été utilisée pour conduire Yingluck à la frontière avec le Cambodge. A partir de là, elle aurait fui vers un autre pays.

“Ils disent avoir reçu l’ordre (de l’aider à fuir)”, a indiqué vendredi Prawit Wongsuwan, vice-Premier ministre. Ce dernier a refusé de préciser qui était à l’origine de ce complot. Selon lui, “la personne qui a donné cet ordre est en Thaïlande” et Mme Yingluck n’aurait pas traversé la frontière cambodgienne depuis un poste de contrôle officiel.

Plus tôt dans la semaine, le chef adjoint de la police du royaume avait affirmé que trois officiers de police étaient impliqués dans la fuite de l’ex-Première ministre.

Le verdict de la Cour Suprême sera rendu le 27 septembre.

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