La publicité pour l’alcool influence surtout les jeunes
(Keystone-ATS) La publicité pour l’alcool séduit surtout les jeunes. Selon une enquête d’Addiction Suisse, ils sont particulièrement exposés, ce qui les incite à la consommation.
Parmi les 15 à 19 ans, 33% des personnes interrogées ont estimé que la publicité les pousse à ingurgiter la boisson alcoolisée présentée. Ce chiffre grimpe même à plus de 40% chez les 20-24 ans, s’alarme l’organisme de prévention basé à Lausanne.
Les jeunes adultes de 20 à 24 ans sont ceux qui perçoivent le plus de publicité: 93,6% d’entre eux rapportent avoir vu de la publicité pour l’alcool, dont près d’un tiers tous les jours, écrit jeudi Addiction Suisse dans un communiqué. Ils sont suivis par les jeunes de 15 à 19 ans.
De manière générale, 83,4% des sondés déclarent avoir perçu des publicités pour l’alcool au moins de manière occasionnelle. Parmi eux, 16,4% ont remarqué ce type de publicité tous les jours et 9,1% plusieurs fois par jour.
“Ce sont donc les jeunes qui remarquent le plus la publicité pour l’alcool et qui la trouvent plus attrayante que leurs aînés. Ce qui laisse penser que ces publicités sont spécifiquement conçues pour leur plaire”, relève Addiction Suisse.
42 millions par an
En Suisse, l’industrie de l’alcool dépense chaque année 42 millions de francs en publicité, indique la fondation. L’omniprésence de réclames peut, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes, donner l’impression que l’alcool est consommé partout et par tout le monde.
Le langage, la musique, le mode de vie et les symboles utilisés visent également à plaire aux jeunes. Boire de l’alcool est ainsi considéré de manière plus positive, ce qui peut entraîner une consommation “plus précoce, plus fréquente et plus importante”.
Addiction Suisse préconise donc de supprimer les éléments de type “lifestyle” dans la publicité pour l’alcool en général. Actuellement celle-ci est uniquement interdite dans les publicités pour les spiritueux.
Restreindre la pub
D’après la fondation, “diminuer l’attrait de l’alcool, que ce soit par une restriction de la publicité ou par des mesures sur les prix, est l’une des mesures les plus efficaces pour réduire les problèmes liés à la consommation, en particulier chez les jeunes”.
Ce d’autant plus que les sondés eux-mêmes y sont favorables: plus de la moitié des personnes interrogées (55,7%) se disent favorables à des restrictions plus sévères de la publicité.
Addiction Suisse a été mandatée par l’Office fédéral de la santé publique. Elle a interrogé 2321 personnes par téléphone pour leur demander leur opinion et leur perception de la publicité.
